Le Ministère de l’Agriculture a présenté son Plan «vague de chaleur» avec quelques recommandations pour les éleveurs. Les épisodes de fortes chaleurs entraînent en effet des conséquences sur le bien-être animal. Focus sur l’impact de la canicule sur les animaux et des solutions existantes.
Impact de la canicule sur les animaux: une baisse des performances
Ainsi, au-delà d’une température de 22°C avec une humidité relative de 50% (situation qui n’a rien d’exceptionnel), la vache laitière subit déjà un stress léger. De quoi impacter sa production de lait. En poules pondeuses, l’ITAVI considère que les températures idéales sont de l’ordre de 26 à 31°C. On note une diminution de la quantité de l’aliment ingéré de 32 à 36°C. Cela entraîne une chute de production, de calibre et de la qualité de la coquille.
En porcs aussi, les performances des animaux se dégradent explique l’IFIP sur son site. «Il y a baisse de l’appétit, ce qui se traduit pour le porc à l’engrais par une diminution de la croissance. Pour la truie en lactation, ceci s’accompagne d’une perte de poids plus importante, avec des répercussions possibles sur le cycle de reproduction suivant».
Plus que jamais, les animaux doivent avoir accès à une alimentation suffisante en quantité et quantité. Et bien évidemment un abreuvement à volonté d’eau fraiche et propre, en multipliant les points d’accès. Pour les animaux en pâture, il est indispensable d’offrir de l’ombre. A noter: le système d’ombrière mobile développée en élevage ovin. Une innovation récompensée lors du concours Berger Futé au salon Tech Ovin 2017. Il est conseillé aussi d’ombrager les entrées d’air des poulaillers en plantant des haies à 4-5m pour créer de l’ombre aux heures les plus chaudes. Pour les élevages avicoles plein air, arborer le parcours.
Pour limiter l’impact de la canicule sur les animaux, préserver l’ambiance dans le bâtiment
Les épisodes de grandes chaleurs, conduisent à augmenter la surveillance. En particulier l’ambiance des bâtiments: ventilation, hygrométrie, température. Vérifier aussi le système de détection d’incendie si votre bâtiment en est équipé. L’Institut de l’Elevage a publié sur son site un document sur la conception des bâtiments d’élevage laitiers pour contrer les épisodes de chaleurs estivales de plus en plus fréquents. De plus en plus d’élevages laitiers choisissent ainsi d’installer la brumisation. Et même le douchage en dernier recours… De son côté, le CIRPPO, organisme spécialisé en information et recherche ovine, encourage plutôt l’isolation des toitures et la présence de parois amovibles sur le bardage.
En volailles, l’ITAVI diffuse également des recommandations en matières d’aération des bâtiments. Citons l’entretien régulier du système de ventilation. Mais aussi de manière préventive, la réalisation d’un audit d’étanchéité en hiver pour détecter les entrées d’air parasites qui diminuent l’efficacité de la ventilation et des systèmes de refroidissement.
En porcherie, quelques interventions simples atténuent les chaleurs accablantes: mouiller les caillebotis dans la journée au jet, occulter les fenêtres avec des cartons, ouvrir les portes pour créer des courants d’air), adapter la ventilation…
Diminuer éventuellement la densité et limiter les manipulations
Autre précaution: diminuer la densité d’élevage à l’intérieur des bâtiments les mois les plus chauds de l’année. Pour les animaux de rente, on peut envisager une sortie précoce des animaux dans le cas où la densité d’élevage n’a pas été diminuée préventivement. En cas de mortalité supérieure à la normale, l’éleveur est contraint de réagir immédiatement en recherchant la ou les causes. Avec l’appui si nécessaire de son vétérinaire et/ou de son technicien.
Si possible, limiter aussi les manipulations d’animaux pendant la canicule. C’est forcément une source de stress physique en plus du stress thermique. Les choses se compliquent lorsque les animaux doivent être transportés. Vous devez vous assurer que les moyens de transport permettent de maintenir la température en dessous de 30°C. Evitez (si possible) les arrêts du véhicule ou les ralentissements du trafic .. Et mieux vaut planifier les transports pendant les phases les moins chaudes, en matinée ou en soirée.
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