Le numéro vert, qui sera dévoilé et opérationnel le 19 septembre, sera accessible tous les jours du lundi au samedi entre 12 heures et 18 heures, a indiqué à l’AFP Jérome Regnault, agriculteur à Plaisir (Yvelines) et l’un des trois porte-parole de l’opération.
Sans autre soutien qu’une cagnotte en ligne, le collectif souhaite « rassurer sur les réalités du métier » et « renouer le dialogue en direct », a indiqué M. Régnault, évaluant les dons à quelque 3.000 euros mardi en fin de journée.
Alors que l’agriculture s’estime victime d’attaques injustifiées sur les épandages de pesticides ou le bien-être animal, le collectif s’est organisé pour que des agriculteurs se relaient par tranche horaire de deux heures pour « répondre aux inquiétudes du public ».
« Les maires qui prennent des arrêtés sur les zones de non traitement préparent leur campagne électorale pour les municipales de mars, mais le vrai courage c’est d’identifier le danger pour la santé, de discuter des techniques d’épandage » et des mesures de protection des riverains, a estimé M. Régnault.
Lui-même s’est investi dans l’agriculture de précision requérant des données satellites afin de limiter les doses de traitement sur les parcelles, et participe à l’association Versailles-Plaine-responsable qui a relancé l’apiculture en semant des prairies fleuries.
« Cette année, nous avons récolté 46 kilos de miel par ruche, alors que la production moyenne en France ne sera probablement que de l’ordre de 17 kg par ruche (en raison de la sécheresse, NDLR), parce que nous nous soucions de ce que les abeilles mangent » a-t-il plaidé.
Avec les tensions perceptibles en ce moment, et le découragement de beaucoup d’agriculteurs, il a dit craindre que l’agriculture familiale soit menacée à terme.
« On a le sentiment qu’une partie de la société veut faire payer aux agriculteurs qui sont encore là -et qui ont beaucoup amélioré leurs pratiques- tout ce qui a été fait pendant 50 ans par ceux qui ont disparu », a-t-il développé.
« Si l’agriculture devient industrielle, on va perdre toutes les notions d’aménagement du territoire et de vie collective, on aura d’immenses fermes exploitées par des prestataires extérieurs, qui ne prendront pas le temps de parler avec les riverains », selon lui.