Les performances générées par des croisements de vaches Holstein avec des vaches de races Montbéliarde, Normande et Pie Rouge Nordique, ont été évaluées dans deux ateliers laitiers. Ceux-ci présentaient des situations différentes au niveau des troubles de la santé et de la reproduction. Après 5 années d’observation, les résultats présentés aux journées 3 R , organisées conjointement par l’Institut de l’Elevage et l’INRA en décembre 2016, montrent des résultats contrastés.
Points négatifs et positifs
En négatif: une baisse de la quantité annuelle moyenne de lait produite par vache avec pour corollaire, une augmentation du nombre de vaches entraînant a priori du temps de travail supplémentaire et un besoin de place dans les bâtiments. Toutefois, cette observation est tempérée par les effets potentiellement bénéfiques du croisement sur la réduction de l’intervalle vêlage-vêlage. Ce qui augmente la proportion de vaches en début de lactation.
En positif: outre une amélioration des performances de reproduction, le croisement génère aussi une amélioration du TB, du TP, de la santé de la mamelle et de la longévité.
Gain de marge brute
Du point de vue économique, le gain de marge brute lié au croisement des vaches Holstein est évalué à +20 à +32 €/vache/an et de +7 à +10 €/1000 l/an. Le gain est supérieur dans l’essai mis en œuvre dans l’atelier ayant une prévalence des troubles élevée. «La robustesse des vaches Holstein peut, dans certains troupeaux, être fortement dégradée alors que le croisement entre races laitières permettrait a piori de l’améliorer», écrivent les auteurs de cette étude, menée conjointement par des chercheurs de l’INRA, de l’ESA d’Angers et de la société PASS’SAS. Attention, l’étude précise qu’il faut passer les cinq premières années avant de voir apparaître ces écarts. En conclusion, les auteurs jugent que cette hétérogénéité introduite dans le troupeau représente plutôt un atout en terme d’adaptabilité des exploitations laitières aux enjeux technico-économiques.