Les négociations commerciales 2019 ont été ardues, d’après Coop de France. Mis à part les produits laitiers, les effets la loi Egalim semblent nuls. Pire, les prix des produits à base de céréales, tout comme ceux de la viande, continuent de fléchir. Les efforts de montée en gamme des produits alimentaires semblent vains. Ainsi, près de deux tiers des coopératives et filiales interrogées ont constaté une augmentation des demandes de budgets supplémentaires pour financer des opérations en magasin: sponsoring, participation à des jeux ou des loteries… «Où est passée la hausse du seuil de revente à perte?» se désespère Coop de France.
Menaces de déréférencement
Du côté de l’Ania (Association nationale des industries alimentaires), on relate aussi les menaces de déréférencement subies par certaines PME… Face à cette pression commerciale toujours pesante, les perspectives d’augmentation des prix payés aux producteurs risquent d’être caduques. La Fnsea évoque carrément une évolution déflationniste des prix. Toutes les enseignes ne sont pas aussi rudes dans les négociations tempère le syndicat, qui attend impatiemment la publication de l’ordonnance sur les «prix abusivement bas» pour que la loi s’applique concrètement. Une réglementation suffisamment coercitive doit permettre en effet de contrebalancer le rapport de force actuellement défavorable aux entreprises agroalimentaires: les quatre centrales d’achats de la grande distribution occupent 92% du marché. Cette guerre des prix alimentaires conduit à une «déflation constante depuis 2013; près de 6,4% de déflation en cumul, pour une destruction de valeur d’environ 4 milliards d’euros. Pendant ce temps en Europe, les prix alimentaires ont progressé de 3% sur la zone euro», se désole l’Ania.