Le guidage de la bineuse s’anticipe dés le chantier de semis. La cuma du Bocage (Deux-Sèvres) réalise le semis monograine pour une grande palette de cultures: maïs, betteraves fourragères, lupin, colza, sorgho, tournesol, soja… Le service a commencé en 2012, avec du matériel qui a évolué au fil des années. Elle possède actuellement un semoir Monosem NG Plus M modulable. Il assure en effet deux formats: 8 rangs à 75cm, principalement pour le maïs, et 12 rangs à 50cm. Soit un total de 450ha semés en 2021.
La politique de la cuma est de se démarquer dans sa prestation complète, comme l’explique le responsable des chantiers Gaël Debarre: «Nous attirons plus de demande en offrant un service de qualité, par exemple avec un semoir à distribution électrique.» Dans ce secteur marqué par l’élevage bovin et hors-sol, les adhérents cherchent à gagner du temps sur les travaux des champs et apprécient ce type de service.
Une prestation de qualité
Ce semoir très précis permet de travailler à des vitesses de 8-9km/h. La roulette de rappui complète bien le travail de la distribution électrique pour assurer un placement régulier des graines. «Le débit de chantier dépasse 3ha/h en belle parcelle. En fonctionnant en deux fois huit, avec deux chauffeurs, nous semons au moins 40ha par jour».
La console qui pilote la distribution est même compatible avec la modulation de densité, pour le jour où quelqu’un en fera la demande. Le semoir est par ailleurs équipé en double pour apporter des microgranulés. D’une part de l’insecticide ou de l’engrais dans la raie de semis. Et d’autre part un antilimaces à la surface du sol.
Les adhérents souhaitant semer préviennent Gaël Debarre: «De mon côté, j’essaie d’anticiper les besoins pour regrouper les chantiers par secteur géographique.» Ils préparent également le terrain, le semoir fonctionnant en solo. Avec le labour, encore pratiqué dans 90% des cas, le lit de semence est propre. Les adhérents apportent la semence en bout de champ le jour J. «Et ils valident les réglages proposés par le chauffeur.» Ainsi, pas de contestation possible en cas de levée décevante.
Guidage de la bineuse: réutiliser les traces du semoir
Pour effectuer cette prestation, la cuma du Bocage utilise en tracteur Case IH Puma CVX 185. «C’est surtout une question de poids, car le semoir dépasse les trois tonnes.» Les pneus peuvent toutefois se contenter de 0,8 bar, ce qui limite les risques de compaction du lit de semence. La prestation est facturée simplement, sur la base d’un forfait horaire de 140€ tout compris, semoir, tracteur, chauffeur et carburant.
Le tracteur de la cuma bénéficie d’un autoguidage RTK en équipement d’origine, avec la console 2050. «La cartographie du semis en ‘enregistré’, et nous l’utilisons ensuite pour biner les cultures, également en prestation.» Un choix intervenu suite aux résultats décevants obtenus par un précédent guidage de la bineuse par caméra et palpeurs. Il fonctionnait mal dans les maïs sales. Le tracteur qui bine étant un modèle différent, plus léger, il faut par contre prendre le temps de déplacer la console et l’équipement de réception RTK de l’un à l’autre.
Autre élément à mentionner: dans les parcelles irrégulières, il est préférable que ce soit le même chauffeur qui sème et qui bine, car il se souvient où il a commencé, il retrouve mieux l’ordre des passages et comment il a fait les pointes.
Une bineuse plus performante
La cuma du Bocage a justement mis en route une nouvelle bineuse cette année, une Monosem Multicrop en 12 rangs à 50 cm. Elle dispose de doigts Kress passant près des plantes. «Cela nous permet d’éloigner les dents du rang, explique Gaël Debarre, et de moins risquer de toucher des pieds.»
Au second binage, la Monosem reçoit des disques chausseurs à la place des doigts. Cette bineuse sert pour le tournesol, les betteraves fourragères, le sorgho et un peu de maïs ensilage semé à 50cm. Le tracteur qui bine bénéficie du guidage RTK selon la carte enregistrée au semis de la culture. Une caméra permet en plus au chauffeur de vérifier en direct la fidélité du suivi des rangs.
La nouvelle bineuse possède également un relevage automatique des éléments dans les pointes et en fin de rang. La bineuse précédente, une 8 Agronomic rangs à 75cm, reste en parc pour assurer le travail dans les maïs semés à 75cm.
La force du système: la synergie du semis et du binage pour valoriser la technologie.
Enfin, à lire également dans le Dossier Rayons X consacré aux semoirs monograines:
Renouvellement du semoir monograine: plutôt 4 ou 8 ans?
3 questions à se poser pour bien choisir son semoir monograine.