À la cuma le Plessala, dans les Côtes-d’Armor, le recrutement d’Alexandre Le Houérou, en 2014, marque à la fois l’aboutissement d’une évolution et le commencement d’une progression. L’idée d’un groupement d’employeurs en cuma va voir le jour pour aider la cuma et répondre aux besoins de main d’œuvre.
Groupement d’employeurs en cuma : une alternative pour avoir de la main d’œuvre
La cuma des Forêts dispose de son ensileuse et de deux moissonneuses-batteuses. C’est leur activité en croissance qui pousse ses dirigeants d’alors à installer un poste permanent. Néanmoins, cette mission de conduite restait insuffisante pour un temps complet. La coopérative de Plessala s’enquiert de différentes possibilités complémentaires.
En parallèle notamment d’échanges et d’entraide avec plusieurs cuma de la région, elle crée finalement une activité groupement d’employeurs, répondant du même coup à un besoin de main-d’œuvre sur trois exploitations adhérentes. « Ces trois agriculteurs se sont engagés pour environ 500 à 600 h/an », retrace Jean-François Pellan, le président de la cuma.
Ces précurseurs bénéficient d’ailleurs toujours d’une remise de 5 €/h sur le tarif. « Il fallait aussi que le tarif ne soit pas non plus trop élevé pour eux. Sans cet engagement, la cuma n’aurait pas pu créer son premier poste », justifie le président.
Le groupement d’employeurs en cuma a favorisé l’attractivité du poste
Ce dernier, qui préside la cuma depuis trois ans, observe les bénéfices de cette réalisation accompagnant la consolidation des offres de la coopérative. « Nous avons toujours une activité ensilage importante, avec annuellement 500 ha d’herbe et 550 ha de maïs. »
Le volume de moisson grandit et entretemps, le collectif a équipé un atelier sous son hangar. « L’entretien du matériel est un service que nous cherchons à développer », ajoute-t-il.
La répartition des activités évolue naturellement
À l’inverse de ces sollicitations croissantes sur les automoteurs de récolte et la mécanique, le volume de l’activité groupement d’employeurs est tombé en deçà des 200 h/an. « Leur besoin a diminué. D’une part, un premier participant a pris sa retraite. Quant aux deux autres, ils pourraient aussi partir au cours de l’année qui démarre. »
Il continue : « ils savaient aussi que la demande est plus forte sur les activités de la cuma », analysent Jean-François Pellan et Alexandre Le Houérou, le salarié.
Des adhérents engagés
Pour autant, la spécificité ouverte il y a dix ans reste un atout pour l’ensemble de la cuma. En effet, tous ses adhérents peuvent solliciter Alexandre Le Houérou ponctuellement, en dépannage. « Je peux aller faire des semis, de l’épandage… », illustre l’intéressé, qui continue à assurer des remplacements pour congés sur les élevages qu’il connaît le mieux.
Le président complète : « Depuis l’achat du télescopique, il y a aussi des demandes pour qu’Alexandre vienne curer les stabulations. » Les services rendus semblent petits, mais réellement bien pratiques pour la quarantaine d’exploitations adhérentes.
Les chantiers stratégiques du collectif ont la priorité
Alexandre gère son planning en fonction de ses disponibilités. « Il n’y a pas de planning fixe », explique-t-il. En saison de récolte, la conduite des automoteurs reste néanmoins prioritaire. Dans ces cas-là, « les adhérents savent qu’ils doivent s’organiser entre eux. En revanche, le reste du temps, je peux mettre en attente mon travail à l’atelier s’il y a un besoin pour aller semer », indique le salarié.
La particularité du poste détermine le profil des candidats recherchés. « La compétence sur la conduite et la mécanique reste la priorité, mais il fallait quelqu’un qui puisse intervenir aussi sur différents ateliers d’élevage », commente le président, Jean-François Pellan. En outre, « il faut quelqu’un qui accepte aussi d’assurer des remplacements le week-end ».
La diversité des missions « n’est pas une difficulté pour moi », assure le salarié de cuma qui avait poussé la porte de l’agriculture via une formation en élevage. « La plupart du temps, les agriculteurs me sollicitent pour travailler avec eux. En fin de compte, j’apprécie beaucoup ce travail en équipe et ce contact. Même quand je vais intervenir seul sur les exploitations, les adhérents restent disponibles. Et en cas de problème, il y a aussi les voisins. » Le président acquiesce et résume : « En cuma, on ne reste jamais isolé dans le pétrin. »
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