Au sein de la cuma Souprosse Sengresse, dans les Landes, un noyau de cinq adhérents constitue le groupe tracteur. Leur objectif est d’acquérir en commun tout le matériel nécessaire pour le travail du sol, l’implantation du maïs et la récolte. Les trois tracteurs John Deere 6155M forment le pilier de ce groupe. «Pour notre surface, nous pourrions n’en avoir que deux. Mais avec trois tracteurs nous avons un certain confort, notamment lors des semis compliqués comme cette année», commente Hervé Lafitte, le trésorier. Si la notion de confort est importante, pas question pour le groupe d’investir à tort et à travers.
Des investissements réfléchis au sein du groupe tracteur
«Nous venons de renouveler les tracteurs et nous avons choisi de garder les mêmes chevaux plutôt que des puissance supérieures», confie Sébastien Bayle, le président. De ce fait, les tarifs n’ont que légèrement augmenté. En parallèle, une hausse du nombre d’hectares a même permis de les garder à un niveau similaire à avant le renouvellement. De la même manière, l’investissement dans les outils de travail du sol et de semis se fait toujours sur une largeur de 4m. «90% des adhérents du groupe tracteur sont à proximité du hangar. Il n’y a pas d’intérêt à mettre 10.000€ de plus pour avoir une herse repliable», constate Sébastien Bayle.
Cet équilibre entre confort et maîtrise des tarifs fait partie de l’identité du groupe tracteur depuis sa création en 1987. Si elle a été transmise à la génération actuellement aux commandes, c’est grâce à la place centrale qu’occupe les anciens adhérents, aujourd’hui retraités. «Pendant les grosses périodes d’activités en avril et à la récolte, nous nous réunissons tous les mercredis midi et samedis midi pour faire les plannings.
Les anciens participent toujours à ces réunions», explique Hervé Lafitte. De la même manière, ils sont consultés régulièrement concernant les décisions stratégiques. Autre avantage, ils fournissent volontiers un coup de main lors des grosses périodes de travail et pour l’entretien du matériel.
Des interrogations sur l’avenir
Dans cette zone très orientée sur la culture du maïs, le fonctionnement du groupe tracteur repose sur des itinéraires culturaux assez identiques chez les adhérents. «Nous ne labourons presque plus. Depuis que nous avons investi dans le décompacteur Agrisem, c’est cet outil qui est principalement utilisé par les adhérents», affirme Sébastien Bayle.
Mais la prochaine PAC en 2023 pourrait bien venir bousculer cet équilibre. «On s’interroge forcément sur la possible remise en cause du système maïs sur maïs», évoque Hervé Lafitte. Il faudrait alors s’adapter aux rotations que choisirait chacun des adhérents. La solution pourrait venir d’un fonctionnement en intercuma pour cette commune qui en compte cinq. C’est déjà ce que font Sébastien Bayle et Camille Dubourg, la secrétaire de la cuma, pour les céréales d’hiver qu’ils ont choisi d’ajouter chacun à leur rotation.
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