Comme beaucoup en terre d’élevage, la cuma s’est créée il y a une trentaine d’années autour de l’ensilage. Avec aujourd’hui 17 adhérents, la cuma possède environ 60 matériels dont 4 tracteurs, 2 ensileuses et 2 groupes de fauche. «La cuma dispose de tout le matériel nécessaire pour les adhérents et réalise un chiffre d’affaires de 140.000€. Beaucoup d’adhérents sont d’ailleurs pratiquement en cuma intégrale» explique Patrick Rousson, le président de la cuma.
Du débit de chantier et de la simplicité
Avec l’ensilage, la fauche fait partie des principaux chantiers de la cuma. Sur les 17 adhérents, 12 font partie de cette activité qui a fortement évolué ces dernières années. Au début, la cuma avait 2 faucheuses trainées de 3 m. «Au fur et à mesure, le groupe et les surfaces ont augmenté. Nous avons fait le choix d’investir en plus dans un ensemble comprenant une faucheuse frontale et une traînée à timon central de 3,50 m avec conditionneur et tapis pour regrouper les andains.» Le but affiché était de gagner en débit de chantier et de profiter au maximum des fenêtres météo favorables. Cette solution n’a pas vraiment été une réussite. Chaque adhérent fauche sur son exploitation. «Avec cet ensemble, cela faisait un attelage très imposant et peu manœuvrant dans des parcelles pas toujours d’aplomb. Beaucoup d’adhérents refusaient d’utiliser cette solution jugée trop compliquée à conduire et qui demandait énormément d’attention. Il fallait trouver autre chose.»
La solution du groupe de fauche
L’idée était d’investir dans un groupe de fauche style papillon, «mais avec un seul élément à l’arrière pour d’abord s’adapter à notre parcellaire et aussi à la puissance de traction disponible.» Le choix s’est porté sur un groupe de fauche Pöttinger comprenant une frontale de 3,50 m avec conditionneur et à l’arrière une faucheuse de la même largeur équipée du système Cross-Flow. «Ce système est assez simple. Derrière le lamier, une vis sans fin permet de former un andain très aéré. Il n’y a pas de conditionneur et le concept est très respectueux du fourrage comme la luzerne. Par rapport à un modèle à tapis, l’outil est plus compact, moins lourd, avec moins de porte à faux et une conduite plus facile. Au niveau de l’investissement, nous avons un groupe de 7 m de large pour le prix d’une faucheuse à timon central de 3,50 m avec conditionneur et tapis.»
Adapter le matériel au terrain
Nouveau matériel, nouveaux problèmes. Avec la faucheuse déportée à l’arrière, le tracteur avait tendance à décoller lors des manœuvres dans les pentes. «Certains ont eu quelques frayeurs. Nous avons examiné le problème. Sur la poutre de la faucheuse nous avons soudé des accroches de relevage pour installer la masse de 800 kg du tracteur. Cela rééquilibre bien l’ensemble.» Le second reproche était que la vis de la Cross Flow ramenait l’andain sur celui de la faucheuse frontale ce qui ne permettait pas un séchage homogène. «La solution était très simple. Nous avons coupé un morceau du carénage entourant la vis et de cette manière l’andain se dépose à côté de celui de la frontale.» Aujourd’hui la cuma dispose de deux groupes de fauche du même type.
Chiffres clés
- Activité fauche: 12 adhérents
- Surface fauchée: 477 ha en 2017, 500 ha en 2018 et plus de 500 ha en 2019
- Investissement: 38 000 € pour un groupe de fauche
- Tarifs: 1e coupe 27 €/ha, seconde coupe 18 €/ha pour inciter les adhérents à utiliser le matériel. Tracteurs: 13,50 €/h