Les indemnisations commenceront en mars» et «elles porteront sur plusieurs dizaines de millions d’euros», a dit le ministre à la presse, à l’issue d’une réunion avec les représentants du secteur et les autorités sanitaires et vétérinaires. Les éleveurs concernés, qui sont essentiellement basés dans quatre départements, Landes, Gers, Pyrénées-Atlantiques et Hautes-Pyrénées, seront indemnisés sur la base d’un prix forfaitaire par canard abattu.
«Nous reprenons malheureusement les mêmes procédures que l’an dernier», a dit le ministre, cette zone ayant déjà été touchée une première fois par la grippe aviaire fin 2015/début 2016, mais par un autre virus. Les prix précis payés aux éleveurs sont encore en négociation entre l’interprofession du foie gras et le ministère, mais ils seront sensiblement «équivalents» à l’indemnisation de 2016, soit entre 8 et 10 euros par canard, et un peu moins pour les canetons.
Par ailleurs, des prêts relais sans taux d’intérêt seront accordés aux exploitants qui subissent des problèmes de trésorerie après avoir dû abattre leur cheptel, celui-ci étant la source de leur revenus, a indiqué le ministre.
«Il y a eu des failles»
Ces annonces étaient très attendues dans le Sud-Ouest où les éleveurs procèdent depuis début janvier à des abattages de plusieurs centaines de milliers de canards pour tenter d’enrayer la propagation du virus H5N8 de l’influenza aviaire, transmise par les oiseaux migrateurs. Christophe Barailh, président de l’organisme représentant l’interprofession du foie gras, le Cifog, s’est félicité de cette annonce «rassurante» dans un contexte «anxiogène», tout en signalant que la situation sanitaire s’était améliorée même si elle n’est «pas encore stabilisée». «Il reste une zone où l’on observe encore l’émergence de nouveaux foyers», a-t-il dit.
Un responsable du ministère a précisé qu’une nouvelle liste de communes, dans lesquelles des abattages préventifs «pourront être menés si nécessaire» pour «éteindre l’incendie» de la maladie, serait publiée vendredi au Journal officiel. Les éleveurs et l’ensemble de la filière du foie gras vont aussi signer dans les semaines à venir un accord-cadre avec l’État pour s’engager sur de nouvelles mesures de biosécurité, plus contraignantes, afin d’éviter la répétition de telles épidémies.
«Il y a eu des failles», a souligné le ministre. Les procédures devraient notamment concerner les transports de canards, afin d’éviter la propagation des virus.
Paris, 19 jan 2017 (AFP)