Les cuma équipée d’une déchiqueteuse sont régulièrement confrontées à des grumes de bois trop grosses pour le canal d’alimentation de la machine. Le grappin fendeur, dit aussi « cracker », est la solution pour les diviser en deux ou plus. Soit il est montée à poste fixe, sur la déchiqueteuse elle-même ou à l’avant du tracteur qui l’anime, et l’opérateur y amène le tronc avec le grappin servant à alimenter la déchiqueteuse. Soit le cracker est mis sur un chargeur classique et l’opérateur éclate les troncs posés au sol. C’est la solution retenue par la cuma Haies’nergie & Territoires (Seine Maritime), qui en possède un depuis un an et demi. « Nous avons préféré séparer les deux opérations, explique Philippe Dilard, président de la cuma. L’adhérent éclate son bois tranquillement, quand il a du temps, et le dispose correctement sur le futur chantier. Ensuite, le salarié qui mène la déchiqueteuse est pleinement opérationnel et ne perd pas de temps ».
Séparer fendage et déchiquetage
En 2013, les responsables ont identifié une machine intéressante, chez Westtech. Ils ont conclu avec le distributeur (Blanchard TP) une démonstration avec option d’achat. Après de premiers essais satisfaisants, il a fallu organiser le dispositif et marier ce matériel forestier avec les matériels agricoles. « Nous avons eu l’idée d’une interface compatible avec un lève palette, un outil très courant dans les exploitations, sur chargeur frontal ou – c’est préférable – sur télescopique. Il s’agit de deux plaques solidaires du cracker, entre lesquelles on vient glisser les doigts du lève palette. Il suffit ensuite de serrer quelques écrous ».
Sur une petite remorque
Le grappin fendeur est lourd et instable, et doit circuler d’une exploitation à l’autre dans le département et même au-delà. « Pour garantir la sécurité, nous avons conçu un support métallique lui-même manipulable avec un lève palettes. Les adhérents n’ont besoin pour l’emmener que d’une petite remorque routière classique attelée à une voiture, l’ensemble faisant moins de 500 kg». Autre option : une cuma de Basse Normandie vient d’acheter le même équipement, mais a aussi investi dans une remorque dédiée.
Points forts
– Permet de valoriser du bois de qualité (dense), mais simplement trop gros pour la machine,
– Utilisation simple,
– Facilement déplaçable,
– Adaptable à différents types de chargeur,
– Très peu d’entretien.
Points faibles
– Efficacité bridée dans les bois très noueux (demande de traiter des billons plus courts : 2,50-3 m au lieu de 4 m en bois sans noeuds),
– Dans le contexte agricole, investissement à amortir sur un territoire étendu.