Agroécologie et GIEE, les mots sont lâchés. «Agroécologie: un mot très en vogue en ce moment en agriculture», lâche Christophe Bonhomme, co-président de la fdcuma. «De quoi parle-t-on vraiment? Selon moi, il s’agit d’un système de production agricole privilégiant l’autonomie des exploitations agricoles, en améliorant leur compétitivité et en diminuant la consommation d’énergie, d’eau, de produits phytosanitaires et médicamenteux. En résumé, produire autant, mais avec moins et mieux en réconciliant économie et agroécologie.» Ce terme agroécologie se retrouve naturellement dans la définition du GIEE.
Dans le prolongement des cuma
La définition officielle des GIEE ressemble à quelque chose de connu. « Les GIEE (Groupements d’intérêt économique et environnemental) sont des collectifs d’agriculteurs qui se constituent autour d’un projet commun, visant à modifier ou/et faire évoluer leurs pratiques dans le sens de l’agroécologie ou/et à consolider des pratiques déjà agroécologiques. » Un GIEE, se sont donc des agriculteurs qui travaillent en commun et qui, par exemple, se lancent dans le désherbage mécanique, le semis direct, l’implantation de couverts, la gestion des effluents d’élevage… en investissant ensemble dans la chaîne de matériels pour développer ces pratiques. Un système qui ressemble fort au modèle cuma.
Ils se sont lancés
Dans le département deux cuma, la uma de la Pacaudière et la cuma de Saint-Bonnet-le-Château, se sont lancées dans des GIEE. Pour Julien Livet, président de la cuma de la Pacaudière, «le GIEE nous a permis d’être accompagné, de faire des formations, c’est la base pour avancer. Cela a aussi permis de fédérer un nouveau groupe au sein de la cuma avec beaucoup d’échanges. C’est aussi ce qui m’a plu dans cette démarche. Chaque adhérent a mis en place un itinéraire personnel, et la force d’un groupe, c’est qu’on peut aller voir chez chacun ce qui marche ou pas, ce qu’il faut retenir ou pas, et avoir des échanges pour améliorer notre système. C’est la force du groupe, le tout avec un accompagnement spécifique.»
Un accompagnement sur-mesure
Comme avec l’évolution des pratiques agricoles, l’agroécologie fait appel à de nouvelles techniques, de nouveaux matériels et une autre organisation. Les cuma ont donc un rôle central dans ces évolutions. Pour Christophe Bonhomme, «il y a des centaines de façons de faire de l’agroécologie sur nos fermes, et le réseau cuma est là pour nous donner les moyens de faire évoluer nos pratiques.» Accompagner les groupes qui se lancent, c’est la mission d’Anne-Claire Kubala, chargée de mission agroécologie à la frcuma AuRA. «La cuma est un laboratoire, où les expérimentations, les essais, se font à plusieurs. On y partage les observations et on avance plus vite. Mon rôle est d’accompagner ces groupes et de les mettre en relation avec des experts qui pourront répondre à leurs problématiques, et aider les groupes à mettre en place leur projet.» Le tout avec des financements qui permettent d’accompagner et d’animer des groupes pour aller plus vite et plus loin.