«En 1990, la cuma Endicourt a bâti une chambre frigorifique sur le terrain de l’un d’entre nous», explique le président Daniel Bouquillon. «Nous avons signé avec lui un bail emphytéotique sans clause de reprise d’achat de terrain, moyennant une location annuelle.» Quelques années plus tard, la cuma a pu racheter le terrain après de multiples démarches administratives.
Etre propriétaire du terrain avant tout
«En préalable, nous convenons tous que l’achat du terrain reste impératif en amont d’un projet», souligne Daniel Bouquillon. «Nous aurions pu connaître une situation délicate et perdre l’exploitation du bâtiment si le propriétaire du terrain avait décidé de le céder à une tierce personne.»
En 2005, la cuma Endicourt a investi dans un second bâtiment dédié au stockage et au déterrage des racines d’endives. Un atelier y a aussi été installé ainsi qu’une aire de lavage et un phytobac.
«Cette fois-ci, nous avons acheté le terrain avant de construire», précise le président de la cuma. «Nous avons tout prévu en amont avec une surface supérieure à nos besoins actuels afin de pouvoir agrandir si besoin.» L’investissement s’est élevé à 350.000€, le terrain de 5.000m² et le bâtiment de 900m² compris.
«Les installations frigorifiques, tout comme le matériel, représentent des postes de charges que nous facturons selon des comptes analytiques compliqués, mais équitables.» En effet, chaque matériel s’est vu attribuer un pourcentage des charges globales, en fonction du temps passé en atelier et de la consommation d’électricité.
Surveillance et rigueur à la cuma Endicourt
Pour faciliter la logistique et l’organisation, nous conservons toutes les racines d’endives de la cuma dans des palox numérotés. Chaque bâtiment dispose d’une capacité de stockage de 1.500 palox. Pour éviter toute déconvenue, la cuma a rédigé un règlement intérieur.
«Nous devons assurer notre capital production», explique Daniel Bouquillon. «Chacun se doit d’écrire au jour le jour les entrées de racines d’endives.»
La cuma fait appel à un salarié d’un groupement d’employeurs. Celui-ci se charge de la conduite d’engins agricoles. Mais il a aussi pour mission de relever la température de chaque colonne de palox à raison de deux fois par semaine.
«La cotisation au groupement d’employeurs coûte 70€/an. Une somme dérisoire compte-tenu de la tranquillité qu’elle nous apporte au quotidien», indique Daniel Bouquillon. «Chaque adhérent peut disposer de ce salarié, à condition qu’il soit lui-même membre du groupement d’employeurs.»
[Bilan] Ce qui a marché / Ce qu’ils changeraient
«La cuma doit être propriétaire du terrain sur lequel elle prévoit de construire. L’expérience nous a montré que c’était indispensable», explique Daniel Bouquillon. «D’ailleurs, nous n’avons pas fait la même erreur pour la construction du second bâtiment. À l’avenir, la cuma construirait un bâtiment accolé à un autre déjà existant. Des panneaux photovoltaïques pourraient aussi y être installés pour optimiser et rentabiliser l’ensemble. En tant que gros consommateur d’énergie avec nos frigos, ce serait plus logique et vertueux.»
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