La réflexion sur la gestion des effluents d’élevage en intercuma est lancée en 2019. Les exploitations adhérentes de la cuma des Cyclènes (dont le siège social est à Lalleyriat), la cuma de Lancrans, la cuma de Châtillon-en-Michaille-Vouvray-Ochiaz, et la cuma de Chanay, doivent faire face à des impératifs environnementaux pour l’enfouissement du lisier.
Intérêt environnemental
«Nous sommes situés en zone périurbaine, avec une réglementation à respecter notamment le respect des distances d’épandage, des contraintes techniques, odeurs, respect du voisinage, etc. Notre crainte première était de savoir comment arriver à se coordonner au mieux. Le directeur de la fédération départementale des cuma de l’Ain, Nicolas Boinon, nous a aidés à formaliser les choses. Nous avons également étudié l’aspect dimensionnement des outils en fonction des besoins réels», explique Damien Martel, responsable du projet.
«Ce fonctionnement en intercuma nous apporte de la souplesse, permet de s’organiser et travailler autrement, et nous a également permis de ne pas surinvestir», ajoute Jean-Pierre Gabut, le président de la cuma de Châtillon-en-Michaille-Vouvray-Ochiaz.
Intérêt économique de la gestion des effluents en intercuma
Ainsi, treize exploitations adhérentes bénéficient aujourd’hui de ce système, dont une nouvelle adhésion, motivée par le projet. En outre, sur le volet investissements, la cuma de Châtillon a fait l’acquisition l’an dernier de trois tonnes à lisier (deux de 14 m3 et une de 12,5 m3). Elles viennent s’ajouter à celle de la cuma des Cyclènes achetée il y a cinq ans. Un investissement de près de 200.000€ (subventionné à 50% via le Feader, la Région et le Département de l’Ain). Le matériel, de la marque Pichon (TCI 12 600 et 14 000) sera amorti sur onze ans.
Intérêt technique
Ensuite, «les rampes d’épandage ont une largeur de 9m. L’utilisation de ce matériel de précision nous permet d’épandre à 15m des habitations. Et les odeurs sont limitées à 90%. Cela permet également une meilleure valorisation du lisier: pas de volatilisation de l’azote, et l’herbe verdit beaucoup plus vite au printemps. Cela apporte de la souplesse. Auparavant, si l’on voulait refertiliser entre deux fauches, il fallait intervenir très vite. Aujourd’hui, nous avons une plage plus longue d’intervention et l’herbe reste propre», souligne Damien Martel.
Intérêt humain de la gestion des effluents en intercuma
Enfin, côté facturation, l’intercuma a permis de sécuriser les choses. «Nous avons un volume global engagé de 24.000m3. Les matériels sont tous équipés de compteurs. La facturation s’effectue sur l’engagement plus le volume réalisé. Pour la réservation du matériel, jusqu’à présent nous utilisions un groupe WhatsApp. A partir du printemps, la cuma de Châtillon s’équipe du logiciel Magisoft Agri.»
Et les deux hommes de conclure: «ce travail en intercuma a créé une véritable émulation et nous partageons plus de matériels aujourd’hui. D’un point de vue humain, c’est particulièrement enrichissant, c’est l’occasion de discuter, d’échanger. Les adhérents des cuma ont le sens du partage.»
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