1. Saisonniers déjà formés…
La cuma Entraide s’investit dans la formation. Elle est connue des écoles environnantes. Ainsi, depuis plusieurs années, elle forme des stagiaires, apprentis, contrats de qualification… Autant de personnes dont elle garde les coordonnées. Cela lui fournit un vivier de futurs saisonniers, formés et donc testés par la cuma sur les tâches qui leur seront confiées. Car, comme ailleurs, à Bais, la cuma recherche des saisonniers aptes immédiatement, puisqu’ils arrivent lors de pics d’activité, lorsque le temps manque pour les former.
Pour la saison d’été, les candidats font leur demande au printemps afin de confirmer leur engagement dès le début de la saison. Pour les contrats débutant en mars, le recrutement s’avère plus compliqué. La cuma Entraide le constate aussi. Cette année, elle a dû faire face au désistement d’un ancien apprenti. Elle s’est alors tournée vers l’AEF pour déposer une annonce de recrutement. Quelques candidats se sont signalés, mais un seul s’est présenté. Didier Sourdrille, le président, et Vincent Lévêque, chef d’équipe de la cuma, l’ont reçu lors d’un entretien, « pour connaitre sa motivation et ses aptitudes par rapport aux besoins ». Expérience concluante, « il est a été présent à la cuma de mars à octobre ». A son arrivée, Vincent a testé ses aptitudes sur des chantiers simples et collectifs, comme le fumier. Le but est d’éviter que le nouvel arrivé se perde et de recueillir les impressions des autres chauffeurs, avant de développer ses compétences dans d’autres activités comme le covercrop, le fissurateur, du transport d’ensilage d’herbe…
2. Un CDI intermittent à la Roussetière
Souhaitant conserver son saisonnier sans disposer d’un volume d’activité suffisant pour lui proposer un CDI à temps complet, la Roussetière a choisi le CDI intermittent.
Elle a comme activités principales la moisson et l’ensilage. En 1995, Sébastien Le Guen a été salarié saisonnier pour assurer ces campagnes et la cuma a cherché à pérenniser cette expérience. Au départ, elle renouvelait régulièrement son contrat saisonnier. Les années passant, la cuma a décidé de consolider sa relation avec Sébastien plus officiellement. En 2013, les deux parties ont ainsi signé un CDI Intermittent de 650 h par an. Le volume d’heures correspond aux besoins de la cuma pour la réalisation des chantiers, mais aussi la préparation des machines et leur hivernage.
Signé une fois pour toutes
« Je connais toutes les parcelles. Je connais bien les adhérents », explique Sébastien. C’est lui qui gère le planning de moisson. A l’ensilage, c’est différent. C’est le groupe qui se réunit et fixe les dates. « Je gère aussi les devis pour les pièces et l’entretien des machines », liste encore Sébastien Le Guen. Avec ce contrat, un salarié bénéficie de la mutuelle toute l’année, de congés et d’heures complémentaires. Sébastien précise qu’il n’est pas concerné par ce dernier point puisqu’à la cuma de la Roussetière, « les 650 h suffisent. » Il constate un autre avantage du CDI Intermittent, et pas des moindres, « c’est qu’il n’y pas d’administratif à gérer tous les ans avec un nouveau contrat à établir. »
En complément de la conduite des automotrices agricoles, Sébastien, titulaire du permis poids lourd, intervenait pour de la livraison d’aliments, du transport d’engins et de la livraison de matériels. Début 2017, il a décidé de passer le permis transport en commun, titre qu’il obtiendra en juin de la même année. En saison creuse pour les récoltes, il assure désormais du transport scolaire ou des voyages de groupe pour une entreprise de tourisme. « C’est plus stressant que la conduite du matériel agricole. Il faut gérer la route, les amplitudes, le sommeil et les passagers, mais c’est un bon complément au niveau de la saisonnalité.»
3. L’interim, une gestion souple
Délégation totale ou partielle…. Comment envisager l’intérim en cuma ? Rencontre avec Corinne Bourdais, directrice Agri interim.
L’interim apporte une certaine sécurité et une souplesse dans la gestion administrative. La délégation peut être totale, à savoir : la société d’intérim embauche le salarié, le met à disposition de la cuma et réalise toutes les tâches administratives (contrat de travail, déclarations…). Un service partiel peut aussi être proposé si le candidat est déjà identifié par la cuma. Un contrat est ensuite passé entre la cuma et la société d’intérim. Il définit les missions, le prix horaire.
Agri Interim accompagne la mise à disposition du salarié dans la cuma. « Un entretien téléphonique avec le responsable, voire une visite, permet d’identifier rapidement les éventuelles difficultés et de vérifier l’adéquation entre compétences et besoins. » La solution décrite par la directrice d’Agri Interim se présente comme une alternative intéressante pour l’embauche de saisonniers dans les cuma. Ce service « clé en main » est efficace et peut sécuriser certains responsables, même si la contrepartie est un coût un peu plus élevé qu’une embauche directe. Pour répondre à la demande, Agri-intérim dispose d’un fichier de ressources. Ce dernier est en permanence abondé par de nouvelles recrues. Des annonces sont déposées régulièrement sur des sites spécialisés. Cette organisation permet une bonne réactivité face à la demande, même si on constate, « une difficulté croissante pour trouver des candidats. Cela nous incite à anticiper. Nous engageons une démarche de promotion de l’emploi agricole auprès des écoles. C’est indispensable de motiver les jeunes dès le collège, avec une communication positive des métiers proposés », explique Corinne Bourdais.
Pour contacter Agri interim en Ille-et-Vilaine: [email protected]
Article issu de l’édition départementale Entraid’ de Décembre 2018.
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