De la promesse marketing à la réalité, il peut n’y avoir qu’un pas dont l’amplitude est parfois longue à évaluer. Les variétés SSC (pour Short Stature Corn), que l’on pourrait traduire par maïs à port réduit, s’appuient sur des résultats d’études probants. Ce dernières portent sur leur comportement en condition de vent violent, outre-Atlantique. Ces variétés devraient d’ailleurs commencer leur carrière commerciale dès cette campagne. En France, les arguments de cette innovation actionneraient plutôt la corde d’éventuels gains techniques de rendement, ou de la qualité de la récolte.
Maïs à port réduit : moins gourmand en eau
D’une part, sur la période de culture, les phénomènes de vent violent fatals aux champs de maïs restent relativement rares. De plus, un effort important est réalisé au niveau de la sélection. « La résistance à la verse est un critère déterminant pour l’inscription des variétés », explique Thomas Joly, animateur de la filière maïs chez Arvalis. D’autre part, l’argumentaire du maïs à port réduit développe notamment l’idée d’une exploration racinaire plus efficiente, avec un ratio racines sur tiges plus élevé.
Grâce à un moindre développement végétatif aérien, de l’ordre de 25 à 40 % de hauteur en moins, la plante serait moins gourmande en eau. Elle valoriserait aussi plus efficacement l’azote. Un intérêt attendu logiquement pour un producteur de fourrage « serait aussi de récolter plus de grains en proportion, donc un fourrage plus riche en énergie », imagine Thomas Joly. Il précise également que ce sont là autant d’hypothèses que des études sur plusieurs années devront valider.
Le maïs SSC, un vaste sujet pour l’avenir
Au-delà, cultiver des maïs moins hauts pourrait donner à repenser les itinéraires techniques. Il faudrait déjà fractionner les apports d’azote. Cela permettrait aux futures variétés de tolérer ainsi des interventions mécanisées plus tardives. De ces maïs SSC, Arvalis en a déjà semé quelques rangs cette année.
« L’idée est déjà de nous mettre en capacité d’évaluer ces variétés » qui sortiraient de l’ordinaire, selon l’animateur d’Arvalis. Elles n’iraient pas sur les mêmes plateformes que les autres hybrides, précise le référent de l’institut. Ce dernier pointe tout d’abord les préconisations, ne serait-ce que d’écartement des rangs ou de densité de semis. Celles-ci seraient plutôt de l’ordre 130 000 à 140 000 grains par hectare.
La génétique ouvre des perspectives
Le maïs a déjà prouvé que sa voie génétique ouvre des horizons. En 2021, par exemple, des variétés prolifiques ont quelque peu déplafonné leur rendement, sans que leur conduite varie des standards. Elles ont souvent développé deux épis par pied. Cela en valorisant l’abondance d’eau et de rayonnement sur un cycle de développement relativement long.
« Dans des régions du monde où l’enjeu est de limiter la perte sept années sur dix, des variétés prolifiques produisent jusqu’à quatre ou cinq épis par plante les bonnes années. Je pense, par exemple, à l’Afrique du Sud, où pour assurer le développement d’un épi les années plus compliquées, les densités de semis sont divisées par deux ou par quatre par rapport à ce que nous pratiquons ici », compare Thomas Joly. En 2007, Arvalis avait déjà observé l’effet positif sur le rendement de l’expression de ce caractère sur des micro-parcelles. Sans variation de l’itinéraire de culture, une plante prolifique a un rendement supérieur de 30 à 50 % à son équivalent non prolifique, concluait alors l’étude.
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