La FNPFC a demandé la reconnaissance de calamité agricole pour les départements normands, sauf la Manche, et pour la Mayenne et la Sarthe, a précisé à l’AFP son président Thomas Pelletier selon qui « 25% à 30% des surfaces sont touchées en Normandie, Mayenne et Sarthe ». Pommiers et poiriers ont, dans les terres, souffert de deux vagues de gel successives ces deux dernières semaines. Les effets ont été accentués par le beau temps de début avril qui a avancé la floraison.
« Globalement il y aura beaucoup moins de pommes en Normandie », assure Nathalie Corroyer, conseillère arboriculture de la chambre régionale d’agriculture de Normandie, première région productrice de pommes à jus et à cidre. Mais ce sont les arbres à pommes à jus et pommes de tables, qui fleurissent plus tôt que les pommiers à cidre, qui ont subi le plus de dégâts, selon Mme Corroyer.
La quasi totalité des 60 adhérents à la chambre dans la catégorie pommes de table sont touchés.
« J’ai perdu 95% de ma récolte. Les cinq salariés qu’on emploie habituellement en septembre/octobre pour la récolte ne viendront pas cette année », a assuré à l’AFP Rik Van Houtte, qui avec son épouse possède 6.000 arbres produisant des pommes de table, à Bourgtheroulde (Eure).
Certains ont pu limiter les dégâts avec des chaufferettes lors de nuits de gel mais « nous on n’en a pas les moyens. C’est 3.000 à 5.000 euros l’hectare par nuit », ajoute le producteur qui espère pouvoir se faire un peu de trésorerie avec sa récolte de fraises, « car après il va falloir tenir de la fin des fruits rouges, fin septembre début octobre, à mai sans revenu ». Quant aux pommiers à cidres, « la récolte sera en baisse c’est sûr, mais il est trop tôt pour être plus précis. Il faut attendre de voir combien de bourgeons n’avaient pas encore fleuri », explique M. Pelletier.
Selon la chambre d’agriculture de Normandie, le dernier épisode de gel comparable remonte aux années 90.