« Nous avions deux cuma en perte de vitesse avec un gros manque de dynamisme des deux côtés et un parc matériel vieillissant. Le choix était simple. Soit les deux cuma s’arrêtaient, soit nous tentions d’impulser une dynamique nouvelle», commente Benoît Espeysse, président de cette nouvelle entité. Cette dernière est née en 2021 de la fusion des deux cuma. Dans les faits, les deux cuma étaient déjà proches l’une de l’autre. Les adhérents étaient mutuellement adhérents à la cuma voisine. Ils profitaient ainsi du parc matériels, une charrue et un fourgon bétaillère en l’occurrence. «Géographiquement parlant, tout était hypercohérent», rappelle le président. Si bien que tout a fini par s’imbriquer naturellement.
Repartir sur de bonnes bases avec la fusion
L’année dernière, le choix a été fait de recommencer de zéro. Objectif : rebondir sur de nouvelles bases et de changer de nom. Et ainsi marquer le passage vers une nouvelle dynamique. «Nous avions décidé en assemblée générale de rembourser l’intégralité du capital social des deux cuma pour repartir sur de nouvelles bases. Les adhérents étaient libres de tout engagement. Ils ont ainsi pu exprimer leurs besoins sur le matériel présent. À partir de là, nous avons vendu certains matériels en doublon ou trop vétustes. Nous avons ensuite procédé à l’achat de nouveaux matériels, comme un malaxeur à lisier et un plateau fourrage. Nous pouvions, dès lors, nous engager dans une nouvelle histoire».
Depuis, la cuma de Mourjou compte 27 adhérents dont quatre jeunes agriculteurs. Elle s’est lancée dans un projet d’investissement à hauteur de 100.000€ pour l’achat de plusieurs matériels: un épandeur à fumier, une tonne à lisier, une herse rotative, un déchaumeur à disque et un groupe de fauche. Le projet est sur les rails. Les demandes de subventions ont été lancées.
La fdcuma accompagne la fusion de cuma
Si ce regroupement peut être considéré comme une réussite, c’est aussi grâce à l’accompagnement de la fédération départementale des cuma du Cantal et au dispositif national d’accompagnement (DiNA) dont l’un des axes est l’accompagnement du développement économique, environnemental et social et la structuration des cuma.
«Durant quatre jours, nous avons travaillé sur le conseil stratégique de ce regroupement pour aboutir à la naissance de la cuma de Mourjou», explique Gisèle Gonthier, animatrice de la fédération du Cantal. La fusion de cuma étant un phénomène assez rare si l’on en croit l’animatrice: «En vingt ans de carrière, c’est seulement la troisième fois.»
La logique de l’évolution des besoins
Cette fusion suit aussi une certaine logique dans l’évolution des besoins, comme le résume bien son président: «Nous avions deux cuma hyper locales dont les demandes s’orientaient plutôt vers la fauche et les travaux de récolte. Même si ces besoins demeurent, nous avons de plus en plus de besoins en matière de transport, une conséquence directe de l’agrandissement et de l’éclatement des exploitations. Il faut donc s’adapter et c’est exactement ce que nous faisons. »
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