Jusqu’ici, un certain nombre d’exploitations en agriculture biologique, notamment en grandes cultures, épandaient sur leurs terres des effluents provenant d’exploitations conventionnelles et issus de régions ou pays en excédents. Il s’agissait surtout de fientes de volailles. Désormais, les fermes bio ne pourront plus importer du fumier sans avoir la confirmation que celui-ci provient d’un élevage «non industriel». Le règlement bio précise les catégories d’élevages concernés pour lesquels il est désormais exclu de s’approvisionner en effluents solides ou liquides. Le règlement retient deux critères d’exclusion cumulatifs liés d’une part aux conditions d’élevage et d’autre part, leur taille pour ce qui concerne les élevages avicoles et porcins.
Qu’est-ce qu’un élevage ‘industriel’?
A partir de janvier 2021, on ne plus pourra plus épandre sur les terres biologiques, des effluents issus :
– d’élevages issus et de systèmes caillebotis (ou grilles intégrales) et
– d’élevages avicoles de plus de 60 000 emplacements de poules pondeuses ou 85 000 emplacements de poulets de chair; d’élevages porcins de 900 emplacements de truies ou 3000 emplacements de porcs charcutiers.
Une fertilisation plus ‘autonome’
Cette restriction pourrait compliquer le fonctionnement de quelques exploitations céréalières biologiques, qui comptent sur cet apport extérieur pour assurer la fertilisation des cultures. Cette source d’amendement organique étant moins onéreuse en effet que l’achat d’engrais bio, généralement coûteux. Même si sur le marché on voit désormais apparaître des substituts naturels utilisables en agriculture biologique, tel ce nouveau produit obtenu à partir de dérivés de la canne à sucre. En l’absence d’élevages sur leurs exploitations, les céréaliers bio développent de plus en plus des inter-cultures riches en azote, susceptibles de bénéficier aux cultures suivantes. L’enjeu étant de préserver la fertilité des sols qui a tendance à diminuer dans quelques exploitations. Ce sujet soulève la question de la durabilité des systèmes de production biologique, dont la cohérence semble plus facile à trouver en polyculture-élevage. C’est ainsi que l’on voit désormais quelques exemples, encore rares, de réintroduction de productions animales.
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