Arboriculteurs à la peine

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Arboriculteurs à la peine

Les producteurs d'abricots reçoivent entre 40 et 50 centimes alors que le prix d'équilibre se situe entre 1€ et 1,20€.

Les cours historiquement bas de l’abricot, moins 27% par rapport à la moyenne quinquennale font resurgir la concurrence exacerbée que subissent les arboriculteurs français face à leurs voisins espagnols.

La fédération nationale des producteurs de fruits s’inquiète de la situation de nombre d’arboriculteurs en ce début d’été. Cette année, les fruits français sont arrivés sur le marché précocement au même moment que leurs cousins espagnols et ont dû s’aligner sur leurs prix. Pour certains, à ce marché en berne, s’ajoutent des gelées tardives et des épisodes de grêles qui ont abîmés les vergers.

Prix d’équilibre divisé par deux

« Comme on a 15 jours d’avance et que les Espagnols sont plutôt sur un calendrier normal, il y a un télescopage entre les productions, et puis les volumes de production en Espagne, notamment en abricots, ont augmenté de presque 20% par rapport à l’année dernière. Ce qui fait qu’en plus ils ont des volumes supplémentaires. De mémoire d’arboriculteur, on n’a jamais connu une campagne aussi exécrable en matière de prix pour les abricots. Pour le producteur, on est entre 40 et 50 centimes. Le prix d’équilibre c’est 1 euro, 1 euro 20. », expliquait Luc Barbier, le président de la FNPF, sur France Info le 14 juillet dernier. Ce dernier appelle les consommateurs à acheter « français », estimant que la « grande distribution joue le jeu de la France ».

Un constat que ne partage pas la Confédération Paysanne qui organisait la semaine dernière un marché équitable d’abricots Place de la République. Le syndicat dénonce « les centrales d’achat » de la grande distribution et leur « politique dévastatrice de prix bas à grand renfort de produits espagnols, alors même que la récolte française bat son plein ».

Et des français qui consomment moins

Au même moment, une étude du centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) parue le 11 juillet assure que les français consomment de moins en moins de fruits et légumes. Si la campagne de communication mis en place dans les années 2000 « mangez 5 fruits et légumes par jour » a eu des effets positifs jusqu’en 2010, les gains obtenus ont été complètement annihilés par les années de crise économique qui ont suivies.

Pire, il semblerait que les nouvelles générations mangent moitié moins de fruits et légumes que leurs parents. « La consommation de fruits et légumes continue de diminuer avec l’arrivée des jeunes générations. Alors que, dans la génération née entre 1987 et 1996, le niveau de consommation de légumes à 25 ans est de 50 g par jour et celui de fruits de 45 g, il était, au même âge, plus de deux fois supérieur dans la génération née entre 1967 et 1976 avec 145 g de légumes et de 100 g de fruits », indique le Crédoc.


Baisse de la consommation des fruits et légumes chez les français + concurrence des prix avec les producteurs espagnols.

Lire également les fruits : crise d’été chez les producteurs français.

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