Les députés ont validé en ce sens l’amendement de leur collègue LREM Jean-Baptiste Moreau, avant d’adopter à l’unanimité une proposition de loi technique de la majorité sur « l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire ». La rapporteure Barbara Bessot Ballot (LREM) a fait état de la crainte des producteurs fermiers que l’on autorise de fait un affinage industriel de produits fermiers, dans « des conditions éloignées du fromage fermier ».
Le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a lui fortement défendu la mesure: « On peut être éleveur, faire du fromage fermier, et ne pas pouvoir affiner sur son exploitation ». Il rejoignait les positions de plusieurs députés, dont le communiste André Chassaigne, qui a donné l’exemple du Saint-Nectaire, dont 80% de la production est affinée en dehors de l’exploitation, conformément au cahier des charges du produit.
Jean Lassalle (non-inscrit), lui-même ancien berger béarnais, s’est aussi fait l’écho de « bergers sans terres » qui mettent leurs produits dans des « saloirs collectifs ». Le député corse Jean-Félix Acquaviva (Libertés et Territoires) a lui regretté l’adoption de la mesure, qui va créer « une distorsion » dans son territoire: « chez nous, les producteurs sont des affineurs ». « Il y a autant de fromages que d’arguments », a résumé Richard Ramos (MoDem).