Fromagerie des Aldudes : yes we can !
Trois semaines : c’est ce qu’il aura fallu à la fromagerie des Aldudes, la coopérative laitière des éleveurs du pays basque, pour collecter les 100000€ destinés à consolider le projet coopératif de ces 103 éleveurs. Cette campagne de « crowdfunding » portée par le site de financement participatif BulbInTown -destinée aux projets locaux-, était envisagée comme une première étape. Les éleveurs placent aujourd’hui la barre à 200000€, et se donnent jusqu’au 28 septembre pour atteindre cet objectif, tout en lançant une campagne de collecte de capital traditionnel, auprès d’investisseurs.
Les éleveurs ont créé la fromagerie en 2014, avec le projet de s’émanciper des grandes laiteries industrielles. Ils travaillent, avec une équipe de 23 salariés, au développement d’une gamme de productions et de produits traditionnels (préservation des troupeaux de races traditionnelles, AOP Ossau-Iraty) et innovants (lait, fromages, beurres, filière bleu-blanc-cœur), à découvrir en vidéo en faisant défiler cette page. L’argent récolté servira à développer la partie commerciale : les éleveurs, qui ont investi 6 millions d’euros dans cette unité, doivent faire connaître leur travail pour vendre plus. Ils estiment leur besoin actuel de financement à un million d’euros.
Création d’une SAS
Ce premier succès a donc permis à la fromagerie de se lancer en parallèle dans une autre phase de collecte auprès d’investisseurs, dès le 1er septembre, pour réunir 600000€ supplémentaires.
Si les personnes qui participent à l’opération de crowdfunfing bénéficient de contreparties en nature (T-shirt, plateau de fromages, bâton de berger voire weekend en gîte pour une contribution de 1000€), les investisseurs en capital prendront plus classiquement des parts dans la société.
La coopérative continuera à travailler sur la partie production tandis que tout l’aspect commercial devrait être transféré vers une SAS créée dans ce cadre, la SAS Fromagerie des Aldudes.
Engouement local puis national
Nicolas Cachenaut*, adhérent à la coopérative estime que « le plus gros challenge est à venir. Cette partie ‘investissement’ est cruciale pour notre avenir. Ce système de financement est assez nouveau, précise-t-il. Pour la partie participative, nous ne savions pas comment ça allait mordre. Nous trouvions que 100000€ c’était déjà beaucoup. » Au début, estime-t-il, les personnes qui ont participé à l’opération de financement participatif étaient majoritairement des « locaux », avant que l’engouement ne devienne plus large. Il souligne le rôle de la presse locale, « notamment au mois d’août, une période particulièrement propice au tourisme. » EP
* et animateur à la fdcuma640