Tout d’abord, l’un des temps forts de la frcuma Grand Est à la foire de Châlons en Champagne portait sur l’activité chanvre. D’ailleurs plusieurs acteurs de cette filière étaient présents sur le stand de la frcuma Grand Est le mardi 6 septembre pour partager, témoigner et échanger sur ce secteur en pleine redynamisation.
50% du marché français du chanvre
Benoît Savourat, président de la chanvrière de l’Aube redonnait quelques points clés. Le chanvre transformé à la Chanvrière de l’Aube représente aujourd’hui 50% du marché français à lui seul. Pour 2022 ce ne sont pas moins de 11.000ha (1.000ha en bio) qui sont destinés à la production de chanvre. Et pour pouvoir transformer ces volumes, une nouvelle usine basée à St Lyé avec une capacité de transformation de 100.000 tonnes a remplacé l’ancien site de Bar sur Aube. Un site complètement saturé avec une capacité maximum de 70.000 tonnes.
Aujourd’hui, le chanvre affiche des débouchés multiples: papier en tout genre, isolant, textile, alimentaire, etc…
Par ailleurs, l’enjeu fondamental dans la production de chanvre demeure le délai court entre le fauchage et le séchage. Un délais réduit à 4-5h quand la production de chanvre se destine à l’alimentaire. Il faut donc avoir la capacité de s’organiser pour faucher le plus rapidement possible, mais aussi dans le même temps pouvoir sécher.
Témoignage de la cuma Saint Claude à la foire de Châlons en Champagne
D’autre part, Stéphane Minjeau représentait la cuma Saint Claude, basée à Plichancourt dans la Marne. Un groupe constitué de 31 adhérents et 16 sections, dont une consacrée au chanvre. Cette dernière se montre en constante évolution, passant de 8 à 13 adhérents entre 2009 et 2022 pour une surface de 75ha de chanvre à 180ha. Il a donc fallu investir dans du matériel en conséquence et la section dispose aujourd’hui de 3 presses, 1 faneuse, 2 andaineurs et 1 faucheuse à double étage. Objectif: garantir un débit de chantier important en proposant une offre complète tout en sécurisant la conduite et l’entretien des machines.
Ensuite, Aurélie Parant Songy, chargée de missions filières Grandes Cultures chez Bio en Grand Est, a présenté le Partenariat Européen pour l’Innovation qui travaille depuis 3 ans sur le développement des filières PPAM et chanvre bio en s’axant sur la problématique du séchage qui revient fréquemment comme un frein à l’expansion de ces deux filières.
A découvrir: Diversifier son exploitation en agriculture biologique avec les PPAM.
Une plateforme numérique pour faciliter l’accès au séchage
Puis, une étude réalisée par la frcuma Grand Est auprès des producteurs de ces filières et des propriétaires de séchoir, a abouti au développement d’un outil numérique collaboratif. En outre, ce dernier recense les unités de séchage et facilite les mises en relation entre les agriculteurs. Ainsi, cette plateforme LogiPRé permet à un agriculteur de trouver et réserver un séchoir rapidement. Mais aussi au propriétaire de séchoir de gagner du temps et de rentabiliser son matériel.
Ces différentes présentations montrent bien que dans la production et la transformation de chanvre, les mots d’ordre sont l’organisation et la réactivité pour pouvoir faucher et sécher dans des délais souvent courts.
Finalement, le secteur montre une belle dynamique. Toutefois, il semble faire encore peur par ses particularités. Le regroupement sous forme de cuma a permis à certains de franchir le pas dans la production.
A lire également: La cuma pour épauler la diversification des cultures.
Découvrez aussi la vidéo de la frcuma Grand Est sur sa présence à la foire de Châlons en Champagne.