« Le travail sur les fraudes alimentaires est un enjeu majeur pour le XXIe siècle » a déclaré jeudi Jean-Luc Angot, président d’un comité du Codex Alimentarius (ou code alimentaire), organisme conjoint de l’Organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dont les délégations de 70 pays se sont réunies cette semaine à Bordeaux.
« Il n’y a pas vraiment d’accord au niveau international sur les notions d’authenticité des produits, il y a un gros travail à faire pour bien se mettre d’accord sur les définitions, qu’on parle bien de la même chose, ce qu’on considère comme une fraude alimentaire ou pas », a ajouté M. Angot lors d’un point-presse. « Car il y en a de plus en plus ».
Soulignant l’importance d’une approche harmonisée sur le front de la fraude alimentaire, le secrétaire du Codex Tom Heilandt a souligné l’implication croissante au Codex ces dernières années dans la sécurité sanitaire de pays comme la Chine, depuis le scandale retentissant en 2008 du lait en poudre infantile contaminé à la mélanine.
Le Codex, qui rassemble 188 pays membres et l’Union européenne, édicte des normes internationales, fondées sur des évaluations scientifiques indépendantes, relatives à la sécurité des aliments, aux procédés de production, de transformation, de traitement, à la loyauté des pratiques commerciales.
Le Codex rappelle qu’il « ne fait pas la loi internationale » sur la sécurité alimentaire. Il émet des recommandations qui n’ont pas force contraignante, mais ses normes alimentaires servent de référence, notamment lors de litiges à l’Organisation mondiale du commerce.
C’est à l’initiative du Codex que l’ONU a décidé de consacrer pour la première fois cette année une « journée mondiale » à la sécurité sanitaire des aliments, le 7 juin prochain.
Le président Emmanuel Macron, dont le pays préside le comité « des principes généraux » du Codex –celui réuni à Bordeaux– a indiqué récemment que la France souhaitait voir le Codex alimentarius « redynamisé et constituer pour tous les pays du monde la grammaire commune d’une alimentation et d’une agriculture saine ».