Dans les départements, «nous sommes tous à des degrés différents sur le sujet de l’emploi en cuma», constate Yann Le Pleux qui intervenait au dernier forum des fédérations de cuma en tant que directeur de l’Union des pays de la Loire. Et pour développer durablement les emplois dans les groupes, «il y a tout un ensemble d’actions qui commence par la détection des besoins d’emploi.» Les fédérations qui s’inscrivent dans cet objectif se doivent ensuite de proposer un accompagnement. Administratif, certes, mais aussi dans l’acquisition du costume d’employeur. «Les responsables de cuma sont avant tout des agriculteurs. Quand la cuma devient employeur, ils doivent s’approprier cette fonction.» Il y a des solutions, des outils. Mettre en place de la formation continue efficiente de ses salariés est un. Dans le Maine-et-Loire l’hiver dernier, l’Union des cuma a ainsi expérimenté un dispositif qui est désormais proposé sur l’ensemble de la région des Pays de la Loire.
Parcours individualisé
Avec 242 cuma employeurs de 441 salariés en CDI sur son territoire, l’union est en toute logique confrontée à une forte demande sur cette question d’une formation adaptée. «Nous avons axé le travail sur un parcours individualisé, car trop des retours que nous avions précédemment étaient que les sessions ne correspondaient pas aux niveaux attendus par les stagiaires.»
Exemple gagnant
Pour les cuma, bien que l’acte de formation soit pris en charge par le Fafsea, c’est toujours du temps à consacrer en amont et pendant les journées de formation. «La cuma doit s’y retrouver par la suite», avec une organisation améliorée, notamment lors des situations de crise (pannes par exemple), un service aux adhérents plus réactif… Valentin Courant (cuma la bonne entente) témoigne après avoir suivi une formation électrique hydraulique en février:
«Suite à la formation, nous avons cacheté un manomètre pour l’atelier. Quelques jours après, nous avons eu un problème de pompe. J’ai pu faire des contrôles, lire le schéma hydraulique… Quand nous avons eu la société fabricante au téléphone, ce n’était pas du chinois. Et du coup, au lieu de changer la pompe, nous avons pu la faire réparer. C’est près de 2.000€ d’économies réalisées.»
Attention au départ
Pour arriver à ce résultat d’une formation personnalisée et efficace, tout avait commencé par l’auto-positionnement que le salarié avait lui-même effectué en amont. Yann Le Pleux reprend : «Nous avons construit un questionnaire» qui permet au salarié candidat aux formations de renseigner ce qu’il maîtrise ou non. En analysant les retours qui lui ont été faits, la fédération a pu constituer des groupes de dix salariés au niveau homogène pour initier une formation de deux jours la première année, amenée à être renouvelée tous les ans. Pour l’acte de formation lui-même, elle s’est rapprochée du Fafsea et du Greta, pour pouvoir faire réaliser ces sessions par des structures de l’éducation nationale.