Bruno Delas est adhérent de la cuma de Siarrouy (65) qui récolte 350 ha de maïs chaque année. Pour la prochaine campagne, il sera aussi le chauffeur de la moissonneuse-batteuse Axial de la cuma. Au mois de mai, il a saisi l’occasion de suivre une formation sur la récolte, organisée par la fdcuma des Hautes-Pyrénées.
«Je connais bien ce type de machine pour en avoir eu plusieurs. Avec plus de 25 ans de pratique, je considérais bien connaître les réglages et être au point.»
Pourtant, à l’issue de la première journée de formation, il y avait chez lui un mélange d’inquiétude et de satisfaction. «Je me suis rendu compte que je me trompais depuis des années. Je travaillais avec des réglages qui n’étais pas les bons et avec une machine pas forcément bien équipé pour le maïs.» Depuis, des décisions ont été prises.
La première concerne le contre-batteur qui va être remplacé par un spécial maïs. Concernant le cueilleur, «la vis sans fin tournait trop vite et entraînait un égrenage des épis. Nous sommes en train de faire réaliser un pignon sur mesure pour avoir une vitesse de la vis de 3,5 m/s au lieu des 5 m/s d’origine.» La formation a aussi montré que la récolte du maïs s’effectuait souvent avec une vitesse du batteur trop élevée.
Pour Bruno Delas, cette journée a permis de se remettre en question et d’appliquer les bons réglages avec les bons équipements. Pourtant, «un jour, c’est trop court, surtout quand on parle de réglages et d’équipements sur plusieurs cultures à la fois. Il faudrait presque une journée spécialement consacrée à la récolte du maïs.» La seconde partie de la formation est prévue pour décembre et permettra à tous de partager leurs expériences et de résoudre les problèmes rencontrés.
Formation agriculteurs : indispensable pour les jeunes chauffeurs
A la cuma de Biziat (Ain) la formation récolte effectuée il y a quelques années était une évidence. «Les coops demandent une récolte propre, ce qui met la pression sur les chauffeurs», explique Pierre-Louis Dubost, directeur de la cuma. De plus, sur les cinq salariés, deux sont de jeunes chauffeurs. «En sortant de l’école, ils ne savent pas comment fonctionne une machine et une formation est indispensable pour acquérir de bonnes bases rapidement.»
Arnaud Lebon, chauffeur de la cuma, garde avec lui un résumé sous forme de fiches dans un carnet, «pour avoir les différentes bases de réglages à portée de
main.» Comme souvent, la formation se déroule en deux temps : un jour avant récolte et un après où les participants apportent des échantillons.
«On voit rapidement qu’il y a une grosse différence entre ce qui est écrit dans le manuel constructeur, concernant les réglages, et la réalité, commente Pierre-Louis Dubost. Il faudrait refaire une formation tous les deux ans sur une demi-journée avec le même groupe pour voir les évolutions et continuer à se perfectionner avec, par exemple, un cours sur les automatismes en bout de champ.»
Affiner ses connaissances
L’intérêt d’une formation récolte, c’est de découvrir que toutes les machines fonctionnent de la même manière. On montre l’impact que peuvent avoir de mauvais réglages couplés à de mauvais équipements, et inversement. On explique qu’une moissonneuse n’est pas toujours livrée avec les équipements adéquats et qu’une machine de 20 ans peut être très performante. Après la récolte, 95 % des participants reviennent pour la seconde journée. Les chauffeurs viennent pour expliquer leurs découvertes en termes de réglages et affiner leurs connaissances.
Pour aller plus loin sur notre thématique « formation », vous pouvez retrouver nos articles :
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- Formation agriculteurs Dordogne
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- Stage en agriculture de conservation, animé par Frédéric Thomas, dans le cadre du réseau cuma Auvergne Rhône-Alpes
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