Un plan sera présenté pour l’ensemble des productions, en particulier les productions céréalières, car je n’oublie pas les difficultés des céréaliers », a-t-il affirmé avant une rencontre avec les responsables agricoles. Le ministère indique être en train de calibrer des mesures de garanties publiques pour aider à refinancer les exploitations en difficulté, avec également les banques et la Banque publique d’investissement (BPI) pour que « chacun joue son rôle ». « Cette année, on aura commencé le printemps avec des inondations, on aura débuté le mois de septembre avec la sécheresse, et on se retrouve encore avec des pluies extrêmement importantes qui ont provoqué des inondations », a-t-il rappelé. Le ministre, qui a assuré ne pas craindre de « se faire siffler, engueuler« , en allant à la rencontre des agriculteurs, a également rappelé que « depuis trois ans, ce sont des crises qui se succèdent » et qu’il « a essayé à chaque fois de trouver des solutions ». Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, a déclaré mardi qu’il souhaitait rencontrer le Premier ministre Manuel Valls afin de lui demander d’arbitrer en faveur d’un fonds de réassurance pour refinancer les exploitations agricoles, lors d’une visite au Space.
La FNSEA estime que les pertes liées au climat, aux marchés, ainsi qu’aux crises sanitaires représentent entre 4 et 5 milliards d’euros, sans compter l’épisode de sécheresse de cet été. La fédération des producteurs laitiers a pour sa part présenté jeudi au Space sa propre initiative pour refinancer les exploitations grâce à un partenariat avec la société de garantie des entreprises laitières agricoles (Sogal-Socamuel) et la société interprofessionnelle artisanale de garantie d’investissements (Siagi). La FNPL avait commencé à réfléchir avec ces deux organismes à un fonds mutuel pour garantir les prêts d’investissement et de trésorerie des éleveurs laitiers en 2012 avant la fin des quotas laitiers. Mais depuis, la « problématique de crise nous a conduits à faire évoluer le produit vers la capacité de refinancement » des prêts des exploitations dans un contexte de baisse des taux d’intérêt, a expliqué André Bonnard, le secrétaire général de la FNPL, lors d’un point presse. Les banques se montrant « frileuses » à proposer un refinancement de la dette d’ exploitations laitières confrontées à une chute des cours du lait, la garantie de 50% apportée par la Sogal-Socamuel et la Siagi « change tout », selon M. Bonnard. Pour le refinancement d’un prêt de 500.000 euros obtenu au taux de 5%, « même en payant le coût de la garantie, le gain est de l’ordre de 40.000 euros
sur les 8 ans qui restent à rembourser », assure-t-il.
Rennes, 15 sept 2016 (AFP)