Malgré son nom, la cuma Ensilvit (Saône et Loire) ne rassemble pas des gens pressés : « Nous privilégions la qualité du fourrage et la souplesse dans les interventions, précise Laurent Boivin, l’un des responsables. L’herbe est d’abord ensilée, pour assurer la qualité, le foin venant en complément. » La cuma possède tous les matériels nécessaires à la chaîne balles rondes, et l’organisation s’est rôdée au fil de plus de 15 ans d’expérience. A commencer par la conditionneuse, une 3,50 m.
Une seconde faucheuse
« Avec 500 ha dans la saison, surtout de l’ensilage, la faucheuse était saturée. Nous venons de la compléter par une faucheuse simple de 3,50 m, qui suffit pour le foin. » Suit une faneuse de 8,70 m : « C’est notre facteur limitant. Nous avons une capacité d’environ 30 ha par jour pour toute la chaîne, ce qui en fait 60 à faner certains jours avec les deuxièmes fanages. Une deuxième machine plus petite donnera un peu de souplesse. » L’andainage mobilise trois matériels. D’une part, un andaineur simple, pour regrouper trois andains en un seul devant l’ensileuse, et pour la luzerne qui demande des petits andains. D’autre part, un andaineur double à dépose latérale, intéressant par sa modularité, mais qui roule parfois le foin, générant des bouchons pour la presse. Enfin un andaineur double à dépose centrale tout neuf : « Nous avons beaucoup réfléchi et il est très difficile de trouver l’andaineur qui convienne à toutes les situations, entre le foin et l’ensilage, les graminées et la luzerne, les petits et les gros rendements. » Enfin, côté presse, c’est une machine très performante (John Deere Série 900).
Les conditions de l’échange
En saison, les membres du groupe foin se retrouvent le matin pour préparer la journée. Facile : ils sont dans un rayon de 5 km. Chacun fauche chez soi, histoire de ne pas se faire surprendre par un piège du terrain, et est maître de la décision de faucher ou pas. Ensuite, les postes sont spécialisés pour gagner en efficacité : un qui fane, un qui andaine et un qui presse, avec des remplacements si besoin. « Dans nos exploitations en polyculture élevage, les chantiers se superposent. Avec le groupe, un seul membre du gaec est mobilisé pour le foin, les autres sont donc disponibles pour les autres travaux. »
Entraide comptabilisée
L’entraide est comptabilisée, de même d’ailleurs pour d’autres activités dans la cuma, échanges de travaux avec du matériel comme simples participations en main d’œuvre (notamment l’entretien des matériels). Il est clair que mettre en place un chantier collectif a ses exigences : « Il faut savoir se libérer pour aller faucher ou faner chez les collègues. Il est également important de prendre en compte leurs besoins. Et réciproquement être capable d’exprimer clairement ses exigences quand un autre vient travailler chez vous, pour éviter les incompréhensions, et parfois faire des concessions quand le résultat n’est pas exactement celui attendu. » Les matériels de la cuma n’affichent pas forcément des prix de revient cassés, « mais leur productivité permet de s’y retrouver quand on prend en compte le temps passé, la traction et le carburant ».
Groupe foin de la cuma Ensil’Vit (Saône et Loire) : équipement et coût
- une équipe à 4 et une à 2, pour environ 80 ha de première coupe et autant de deuxième + troisième
- une conditionneuse de 3,50 m (8,81 €/ha pour 522 ha en 2014)
- une faucheuse simple en complément en 2015
- une faneuse (2,46 €/ha pour 385 ha en 2014)
- deux andaineurs (8 €/ha pour 400 ha en 2014)
- un troisième andaineur pour 2015
- une presse à balles rondes (2,74 €/balle filet compris pour 3600 balles en 2014)