Suite aux crises majeures qu’a vécues la filière foie gras ces deux dernières années, les pouvoirs publics ont décidé de mobiliser l’ensemble des acteurs intéressés de la filière sur un «Pacte de lutte contre l’influenza aviaire et de relance de la filière foie gras». Le réseau cuma, sollicité par le ministère de l’Agriculture, a répondu présent, et la Fncuma a signé ce Pacte le 13 avril.
Grande inquiétude
Jean-Luc Broca, agriculteur dans les Pyrénées-Atlantiques et administrateur de la Fncuma, précise le contexte: « Cette crise nous inquiète beaucoup. Les difficultés que connaissent les éleveurs vont se reporter sur l’activité des cuma. Cela touche notamment les ateliers de transformation et l’épandage. Il existe également quelques cuma qui font du transport de canards: pour elles, les nouvelles règles sanitaires s’avèrent très compliquées à mettre en œuvre».
Pratiques nouvelles
Dans le Pacte signé récemment, la Fncuma s’engage, via ses fédérations de cuma, à améliorer et contrôler les pratiques, en particulier celles d’enfouissement de lisier (biosécurité), à organiser collectivement les pratiques (les parcours de circulation, les assolements pour éviter des croisements entre élevages, …), et à former les adhérents, responsables et salariés de cuma.
L’enfouissement généralisé
L’enfouissement des lisiers n’est pas nouveau, rappelle Jean-Luc Broca: «Il était déjà demandé dans le schéma de biosécurité de 2016. Les cuma sont engagées dans cette démarche depuis plusieurs années, et elles pourraient gagner de ce fait de nouveaux adhérents à l’avenir». On imagine en effet que l’enfouissement à titre individuel est trop coûteux pour beaucoup d’éleveurs. La réglementation sur l’air va d’autre part jouer aussi, avec le projet d’interdiction des buses palette. Autre point positif pour les cuma selon Jean-Luc Broca: «L’existence d’ateliers de transformation collectifs va dans le sens du circuit court et donc de la réduction des risques de transport du virus».
Règlement intérieur
Par contre, les déplacements de matériels de cuma d’une exploitation à l’autre vont obliger à prendre des mesures de désinfection plus systématiques: «Ce sera à bien préciser dans les règlements intérieurs. Il faudra également trouver des équipements qui facilitent ce travail, peut-être des nettoyeurs embarqués sur certains matériels. Le tout étant de répondre aux règles sans que ce soit trop complexe à mettre en œuvre».
Plus d’informations sur ce Pacte.
L’engagement de la Fncuma dans le « Pacte de lutte contre l’influenza aviaire et de relance de la filière foie gras » La FNCuma via ses fédérations de Cuma s’engage à améliorer les pratiques des éleveurs de palmipèdes et gallinacées de manière à limiter fortement le risque de recrudescence du virus, à limiter son impact et à accompagner les Cuma dans l'évolution de leurs pratiques auprès des éleveurs. Par suite la FNCuma via ses fédérations de Cuma s’engage à : - Généraliser l'enfouissement direct des lisiers - Elaborer des chartes de bonnes pratiques d'épandage répondant à la biosécurité et les appliquer. - Proposer la mise en œuvre de règles strictes (règlement intérieur des Cuma, ...) liées à l'utilisation collective de matériels entre éleveurs de manière à limiter les déplacements dans les élevages, à circuler avec du matériel désinfecté, à organiser les parcours de circulation et à gérer des assolements collectivement pour éviter des croisements entre élevages (notamment pour les matériels de transport et d'épandage des effluents solides ou liquides). - Appliquer des nouvelles modalités de mise en œuvre actuellement en cours d'élaboration par la profession concernant le transport des animaux, - Former les adhérents, responsables et salariés de Cuma à ces nouvelles règles. - Participer à la réalisation de nouvelles modalités de production des canards (notamment les prêts à gaver) qui seront définies par la profession, en jouant un rôle dans l’élaboration et à la gestion d’unités collectives (réalisation de bâtiments pour élever les canards prêts à gaver en claustration notamment aux périodes de risque intense de propagation du virus (d’octobre à janvier), …). |