«Les maïs sont en avance!» Un communiqué du 30 juin confirme la tendance 2022. Arvalis invite d’ores et déjà les producteurs de maïs fourrager à intensifier leurs tours de plaine. La floraison du maïs approche. Ce repère constitue «le premier indicateur de la précocité de la culture», rappelle le message. Autrement dit, cette observation «aide les éleveurs, les cuma et les entrepreneurs à planifier les récoltes.» Par extension, elle sécurise donc la qualité des ensilages pour les élevages.
Le maïs a fleuri lorsque la moitié des plantes a sorti ses soies
Sur le maïs, le stade ‘floraison’ correspond à la floraison femelle. Ce jour-là, la moitié des plantes ont des soies visibles à l’aisselle des feuilles. De l’extérieur du champ, le phénomène n’est pas visible. En revanche, petite astuce, il survient 8 à 10 jours après la sortie des panicules au sommet des plantes, beaucoup plus rapidement détectable.
La qualité de l’ensilage dépend déjà de la bonne observation de la floraison du maïs
Le stade optimal de récolte du maïs fourrage se situe autour de 32 à 33% MS de la plante entière. Dans les cas d’un ensilage à moins de 30% ou plus de 35% MS, «la valeur énergétique du maïs fourrage n’est pas à l’optimum», rappelle Arvalis. «À partir du stade floraison, il faut entre 550 et 700 degrés-jour (base 6-30°C), selon la précocité de la variété, pour atteindre le stade optimal de récolte plante entière. Cela représente de 45 à 70 jours selon les régions et le climat», explique Michel Moquet (Ingénieur fourrage, Arvalis – Institut du végétal). «Certaines années, l’évolution du taux de matière sèche peut être très rapide en fin de cycle. La notation précise de la date de floraison améliore la prévision de la date de récolte. Elle permettra de mieux anticiper ces situations.»
Le début de campagne très chaud explique l’avancée globalement très rapide de la culture. «Les semis ont été relativement groupés. L’essentiel des parcelles était semé entre le 20 avril et le 5 mai.» Les conditions d’implantation étaient propices. En conséquence, les levées furent rapides. «Depuis début mai, l’excédent est en moyenne de 100°C en cumul base 6.» Ensuite, avant la phase du cycle la plus sensible, «les orages de juin ont en partie réduit le déficit hydrique.» Ainsi Arvalis attend des floraisons en avance. Par rapport à la normale, elles interviendront 8 à 10 jours plus tôt. «Et par rapport à 2021, année relativement tardive, l’écart est encore plus important.»
Seule la visite des parcelles donne la date précise de floraison
Concrètement, l’observation des parcelles démarre dès fin juin – début juillet dans les régions les plus précoces. Arvalis cible là le Poitou, le Centre, ou le bassin en Rhône-Alpes… En Bretagne, Normandie ou Hauts-de-France, les floraisons devraient en revanche s’étaler jusqu’à la dernière décade de juillet. Le communiqué souligne enfin la diversité importante des situations, notamment en matière de dates de semis. «Cela veut dire qu’il faut aller visiter les parcelles au moment de la floraison pour en connaître la date précise.» Ces visites donnent aussi l’occasion de surveiller la flore concurrentielle.
Le datura stramoine, par exemple, pénalisera la croissance du maïs. Même fauché ou ensilé, il est surtout très toxique pour les hommes et les animaux. Or une faible densité de datura peut facilement passer inaperçue dans une parcelle. Le datura stramoine mélangé ainsi avec le maïs peut provoquer des intoxications. À l’extrême il entraine potentiellement la mortalité d’animaux. «Il est donc très important d’identifier et d’arracher les premières plantes.» Ces dernières se trouvent «souvent en bordure de parcelles, ou dans les zones sans végétation.» Les experts insistent bien sûr sur une précaution: «mettre des gants.»
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