La « fin de l’hyper-consommation », les « inquiétudes face à l’insécurité alimentaire » et la « volonté de consommer plus responsable » constituent autant d’évolutions en faveur d’une « croissance soutenue des vins bio », selon une étude du Comité national des interprofessions des vins à appellation d’origine et indication géographique (Cniv), basée sur les panels de consommateurs Kantar.
Le nombre d’acheteurs de vin tranquille (sans bulles) bio a été multiplié par trois depuis 2011. En 2018, les achats de vin bio s’élevaient à 4,9 bouteilles par an en moyenne par foyer, pour un budget de 22 euros.
« L’écologie a rejoint la santé comme préoccupation prioritaire des Français », constate Jean-Marie Barillère, président du Cniv.
Pour s’inscrire dans cette tendance, des distributeurs ont lancé des initiatives comme le retour de la consigne dans 46 magasins du caviste Nicolas, en région parisienne, ou l’apparition du « vrac liquide » dans plusieurs enseignes.
Le vin bio reste toutefois un achat de complément et ne représente que 9% des achats de vins tranquilles des acheteurs, souligne le Cniv.
Sa progression contraste avec un marché du vin en perte de vitesse, à l’image du marché global des boissons alcoolisées, concurrencé par les boissons sans alcool. En neuf ans, le nombre de foyers acheteurs de vin au moins une fois par an pour une consommation à domicile a diminué d’un million.
Les lieux de consommation changent également. 23,4 millions d’acheteurs de vins tranquilles ont été recensés en 2018 pour une consommation à domicile, soit un peu plus de 83% des foyers français contre 87,4% en 2011.
La consommation hors-domicile, notamment en brasserie et restaurants, profite aux vins effervescents, au rosé et au vin blanc, d’après le Cniv.
La filière viticole française fait par ailleurs face à une intensification de la concurrence sur le marché international.
Toujours leader sur le segment du vin haut de gamme, la filière perd du terrain sur le milieu et l’entrée de gamme, selon les opérateurs interrogés par FranceAgriMer dans le cadre d’une étude sur la perception des vins français sur les principaux marchés-cibles à l’export.
Un manque de lisibilité sur les étiquettes et de compréhension des différentes appellations sont notamment mis en cause.
« La France est aussi en retard sur la communication autour de l’image de son art de vivre » contrairement à l’Italie qui réalise en même temps une montée en gamme, rapporte FranceAgriMer.