Le coup d’envoi est donné. Depuis fin août, les silos de maïs ensilé se remplissent. Ingénieur maïs fourrage d’Arvalis, Bertrand Carpentier confirme l’impression visuelle de quiconque circule dans les campagnes des régions d’élevage : «Les maïs sont hétérogènes cette année.» Rien d’étonnant pourtant. L’ingénieur identifie en effet les explications principales. Les semis ont été perturbés par la pluie et dans le nord, par exemple, «ils se sont étalés sur deux mois, de mi-avril à mi-juin». Pour les premiers semis, les choses se sont relativement bien passées. Mais les suivants se sont trouvés confrontés aux précipitations excessives qui ont freiné les travaux et ont rendu les sols asphyxiants. Leur démarrage a donc été compliqué.
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Climat et ravageurs
Des différences se créeront également à cause du déficit pluviométrique estival, des Pyrénées «jusqu’au sud de la Bretagne et de l’Eure-et-Loire», évalue le référent. Quant à l’ouest de la France, un autre facteur qui renforce l’hétérogénéité des parcelles se nomme géomyze. Au démarrage des cultures, «il y a eu une période chaude» qui a permis le vol et la ponte de la mouche, «puis une période froide» qui, en freinant la croissance des plantes, a laissé le temps aux larves de migrer vers le bourgeon terminal. Cette année, le ravageur a été à l’origine de dégâts significatifs dans plusieurs secteurs. Les chambres d’agriculture en Bretagne confirment : «On retrouve ponctuellement de nombreuses parcelles ayant perdu 50% de leurs pieds, voire plus.» Même s’ils ont constaté que les agriculteurs ont pu ressemer dans des conditions acceptables, les conseillers s’attendent à ce que certains éleveurs soient confrontés à des pertes de fourrage à compenser pour la prochaine campagne.
Au cas par cas Sur son secteur du nord de la France, Bertrand Carpentier observe que les sorties de soies se sont faites sur plus d’un mois. «La floraison est un premier repère pour déterminer la date de récolte» qui dépend ensuite de la maturité. En cette année d’hétérogénéité, l’observation régulière de sa culture est préconisée plus que jamais. |