C’était la dernière assemblée générale de la fédération des cuma de Basse-Normandie. Ce 14 février 2019, l’organisation qui s’étend sur l’Orne, la Manche et le Calvados, a en effet adopté un nouveau nom. Elle devient la fédération des cuma Normandie Ouest. Derrière l’enseigne en revanche, peu de changement pour les cuma qui peuvent toujours compter sur les services de la fédération pour accompagner leurs développements.
Exemple avec l’onglet ‘formation’, qui prendra une teinte plus technique cette année. En plus des sessions habituellement proposées qui sont plutôt axées sur la vie du groupe, Nelly Tirouflet, coordinatrice de la FCNO, annonce la programmation de journées, chacune dédiée «à l’épandage, l’ensilage et à la pulvérisation», pour optimiser l’organisation du chantier, les réglages de machines… et tous les préalables à l’obtention d’un travail précis et de qualité.
35 DiNA cuma terminés en 2018
L’assemblée générale est toujours une occasion de proposer une photographie des investissements réalisés dans les cuma. De ce point de vue, 2018 se place sous le signe de la continuité des précédents exercices, avec un total qui atteint 28 M€.
Le directeur de la fédération, Etienne Fels, souligne l’aide que représentent les subventions: «Quand on cumule les différents dispositifs, de l’Europe au département, c’est tout de même plus d’un millions d’euros qui aident nos cuma à investir.» Parmi les dispositifs, le plan PCAE qui arrive à ses dernières années de programmation, quelque peu victime de son succès. Les cuma, qui représentent environ 10 % des montants attribués, sont toujours bénéficiaires mais quelques règles changent pour les prochains appels à projets. «Le taux maximal possible va passer de 40 à 30% et il faudra achever le projet en deux ans», résume Vanessa Le Guilloux, animatrice.
S’il y a bien un dispositif dont les cuma doivent profiter, c’est le DiNA cuma, avec son taux de prise en charge remarquable de 90% (par l’Etat). «Pour un accompagnement qui mobilise un conseiller pour trois journées de réunions, il reste 165 € à la charge de la cuma», rappelle Jonathan Godey, en charge de l’animation de ce dossier. Jean-François Tapin, responsable d’une cuma «d’une dizaine d’adhérents, qui n’arrivait plus trop à renouveler son matériel», témoigne de l’apport de ce conseil extérieur. «Nous nous sommes rapproché d’un groupe voisin. Avec le DiNA cuma, nous avons remis à plat un règlement intérieur adapté.» Le bilan aujourd’hui est que «nous poursuivons l’évolution, avec un projet de bâtiment», enchaîne-t-il après avoir glissé: «Nous avons sollicité un PCAE pour acquérir du matériel pour la récolte de l’herbe. Les financeurs apprécient quand on est bien structuré comme ça», ce qui n’est pas sans faciliter la bonne avancée des dossiers.
Parmi les premières motivations des groupes qui sollicitent ces interventions de la fédération, Jonathan Godey relève les sujets liés à l’organisation de la coopérative: «Définir les rôles, clarifier les règles de fonctionnement et les risques, c’est la principale question qui revient.»
Organiser sa cuma et avec des jeunes
«On a du mal à intégrer des jeunes dans la cuma et aux responsabilités. Et c’est quelque chose qui pèse!» Plusieurs fois dans la salle de Tinchebray (61), ce constat a été prononcé par des responsables de cuma qui craignent l’essoufflement des éléments moteur en place. La conclusion de l’assemblée générale, apportée par Rodolphe Lormelet, avait donc une sonorité rassurante: «Oui, nous avons un travail particulier à faire auprès des jeunes agriculteurs pour communiquer sur la cuma.» Comme une invitation à se retrousser les manches.
«Mais ce travail doit sensibiliser les porteurs d’un projet d’installation, les jeunes en formation… car ce n’est pas une fois que leurs études prévisionnelles sont faites qu’il faut venir leur présenter la cuma», souligne le nouveau président élu le jour même de l’assemblée. Car, oui, la fédération des cuma de Normandie Ouest a aussi un nouveau président à sa tête.