«Le salariat et le bâtiment, vous le savez, me tiennent à cœur car je vous en parle à chacune de nos rencontres. Mais c’est pour moi le prochain virage de nos coopératives. Nous avons su nous mettre autour de la table pour acheter du matériel. Demain il faudra aller plus loin afin de garder des cuma sexy car les priorités des agriculteurs ont évoluées» déclarait le président de la fdcuma Éric Lafon lors de l’assemblée générale qui a réuni une centaine de personnes.
20 ans de réflexion, 1 année de réalisation
Le bâtiment pour la cuma de la Coste était dans les esprits depuis 20 ans. «Le plus difficile était de trouver un terrain» déclare son président Michel Rousaire. «Le bâtiment c’est du matériel centralisé pour les réservations et l’entretien, du matériel à l’abri avec un meilleur prix de revente. Et aussi un lieu de rencontre» Comme souvent, le bâtiment c’est aussi un projet photovoltaïque. Un projet souvent difficile à monter pour les cuma, «de nombreux interlocuteurs, des questions juridiques, mais nous avons eu une grande aide avec l’intervention efficace d’une conseillère CER France. Les animateurs, par l’intermédiaire du DiNA, sont là pour vous accompagner, notamment pour vos projets bâtiments» souligne Eric Lafon.
Salariés et tracteurs pour des chantiers complets
Aujourd’hui, 12 cuma du Cantal sont employeuses de main d’œuvre et 4 sont en réflexion. Depuis 2018, un salarié est embauché à la cuma de la Coste. «Les éléments déclencheurs à cet embauche sont multiples» indique le président de la cuma. «Le premier est un manque de main d’œuvre sur beaucoup d’exploitations. Il y a aussi des matériels de plus en plus techniques qui sont maintenant conduits par le salarié.» Un autre point positif est la baisse de la casse sur les matériels utilisés par le salarié. «Dans l’avenir, nous aurons aussi besoin de salariés occasionnels pour certains chantiers. Nous attendons aussi avec impatience la finalisation de l’atelier dans le bâtiment. Cela peut ouvrir d’autres perspectives.»
Le tracteur en cuma, autre cheval de bataille. 57 cuma possèdent au moins un tracteur. Durant les 5 dernières années, 18 cuma ont franchi le pas. Parmi elles, 4 ont fait l’acquisition d’un second tracteur. Pour la cuma du Bourgnoux, les éléments déclencheurs pour cet investissement étaient «la volonté de réduire les charges de mécanisation individuelles, de nouveaux adhérents dans la cuma et un besoin de puissance avec des outils souvent plus importants» explique Lionel Vidal, président de la cuma. «Le tracteur a vite trouvé sa place. Avec 420h /an d’engagement au départ, nous sommes aujourd’hui à 560h / an. C’est aussi un point fort pour faciliter l’organisation des chantiers.»
Garder le contact
Durant cette période particulière, «les cuma du Cantal s’organisent. Pour beaucoup, il y aura des adaptations et des changements» indique Eric Lafon. «Ce qui paraissait impossible avant devient réalisable: réunion téléphonique, téléchargement de Whatsapp pour faciliter la réservation du matériel… La fdcuma a aussi mis en place une page facebook et le succès est au rendez-vous. Cela permet de garder du lien et de voir les actions menées par les cuma du département.»