« Faire du blé » inaugure sa minoterie

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« Faire du blé » inaugure sa minoterie

La cuma Haria Blanca, qui porte la marque "Faire du blé", inaugure sa minoterie en octobre 2024. Crédit photo: Frédéric Maligne

Nicolas Duluc est président de la cuma landaise Haria Blanca. Lancée pour diversifier les rotations et les revenus d'une vingtaine de petites exploitations en réhabilitant un moulin, l'initiative est connue sous la marque "Faire du blé". L'équipe inaugure sa minoterie le 18 octobre, en remerciant les participants à son opération de financement participatif. Interview.

Portée par la cuma et la coopérative Haria Blanca (« farine blanche » en gascon), La marque Faire du blé inaugure sa minoterie, le 18 octobre 2024. Interview de Nicolas Duluc, président de la cuma.

Rappelez-nous les débuts du projet « Faire du Blé » porté par Haria Blanca ?

Nicolas Duluc : Dans notre secteur de la Chalosse, on est entre les climats océanique et continental, un environnement plutôt favorable aux cultures d’été, mais pas aux autres… D’où l’idée de valoriser les céréales d’hiver en farine. Au départ, nous étions aussi davantage en bio, avec quelques déconversions depuis, et l’alternance entre cultures d’hiver et d’été fait aussi sens, agronomiquement parlant, dans ces systèmes. Enfin, localement, nous avions vu et participé pour certains à l’aventure d’Oléandes, la valorisation d’huiles produites localement en circuit court, toujours en cours.

Nous nous sommes donc lancés dans la création d’une filière de farine issue de nos blés, et la réhabilitation d’un moulin, pour fournir particuliers et boulangers. Une vingtaine d’agriculteurs ont versé des parts sociales. Et nous avons sollicité des prêts bancaires et un financement participatif, car une partie d’entre nous a déjà construit un réseau de clients en vente directe.

Que s’est-il passé depuis le début du projet ?

Nicolas Duluc : Nous nous sommes pris l’inflation de plein fouet. Entre les pré-devis et le devis, il y a eu une belle flambée des prix. Le coût total du projet est donc passé de 300000€ à plus de 400000€.  Un tiers est dédié aux matériels de tri et stockage, c’est la partie « cuma ». Et les deux tiers restants aux infrastructures de meunerie à la minoterie, donc l’électrification et l’automatisation du moulin. Ces trois dernières années, nous avons aussi été très occupés sur nos exploitations, nous sommes essentiellement en polyculture-élevage avec canards ou volailles, il y a aussi des cultures ou du maraîchage.

Faire du blé inaugure sa minoterie

Un projet porté par une vingtaine d’exploitations. Crédit photo : Frédéric Maligne

Nous sommes tous bénévoles sur ce projet, et c’est parfois compliqué d’être « au four et au moulin ». Si c’était à refaire, nous prendrions sans doute un maître d’œuvre. Cela ne nous aurait, sans doute, pas coûté beaucoup plus cher. C’est un nouveau métier, une nouvelle filière, il y a énormément d’information à aller chercher.

Aujourd’hui, où en êtes-vous ?

Nicolas Duluc : Aujourd’hui, nous démarchons nous-mêmes les boulangers indépendants, comme ceux qui vendent le pain sur les marchés. Nous travaillons avec une meule de pierre, donc c’est complexe de faire évoluer les process, mais les premiers retours sont très bons.

L’objectif, c’est désormais d’aller chercher du volume. Notre marque Faire du blé inaugure sa minoterie le 18 octobre 2024, un évènement qui nous permet aussi de rassembler les contributeurs au financement participatif, de leur remettre leur lot et de leur offrir un repas.

Haria Blanca et sa marque « Faire du blé » récompensées par le résuea cuma dès 2021

La cuma Haria blanca a reçu en 2021 un Trophée des cuma au niveau national, dans la catégorie « Métiers ».

La vidéo de présentation du projet :

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :

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