Durant 10 semaines, quatre systèmes différents seront testés, dans quatre régions françaises avant qu’un bilan ne soit effectué, a précisé le ministère, qui doit présenter les modalités précises du test au cours d’une conférence de presse vendredi à la mi-journée. Cette opération fait l’objet d’une polémique depuis son annonce en mai par la ministre de la Santé Marisol Touraine, plusieurs chercheurs en nutrition dénonçant le manque d’impartialité du comité mis en place pour évaluer les quatre systèmes. Le principe du nouvel étiquetage a été acté dans la loi sur la modernisation du système de santé, votée fin 2015, mais les industriels se sont élevés contre un code avec cinq couleurs (du vert au rouge), préconisé par le Haut conseil de la santé publique (HCSP) mais qu’ils jugent stigmatisant pour certains aliments. Le site d’information en ligne Mediapart affirme vendredi que les représentants de l’industrie agroalimentaire et de la distribution ont même envoyé en juin une lettre au ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll pour « mettre fin » à une enquête dirigée par le chercheur Serge Hercberg, qui visait à mesurer l’efficacité du code aux cinq couleurs mis en place par son laboratoire. Face à la demande pressante des industriels en faveur d’une étude menée dans les grandes surfaces, Marisol Touraine, avait décidé en mai de lancer un test comparatif entre quatre systèmes: le « Nutri-score » (avec cinq couleurs) défendu par le HSCP, celui avec trois couleurs en vigueur au Royaume-Uni, « Nutri-repère » (conçu par l’industrie agro-alimentaire) et un dernier mis en avant par la grande distribution (« SENS »). Les résultats de l’expérimentation sont attendus en décembre. Le nouvel étiquetage doit rendre plus compréhensibles les informations actuelles qui détaillent la quantité de glucides, protides, lipides par portion de 100 grammes et parfois la teneur en vitamines. L’objectif est notamment d’inciter les Français à modérer leur consommation de produits riches en gras et en sucres, afin de lutter contre la progression de l’obésité et des maladies qui lui sont associées.
Paris, 16 sept 2016 (AFP)