La fermeture en 2014 de la laiterie de Bougon dans le sud-est des Deux-Sèvres, berceau de l’élevage caprin en Poitou-Charentes, a interpellé bon nombre d’éleveurs et des gens du pays Mothais (pays de caractère situé du côté de la Mothe St-Héray). Suite à cet arrêt, un projet de fromagerie artisanale a progressivement germé à l’initiative d’anciens salariés, d’habitants du coin et d’une dizaine d’éleveurs caprins attentifs à la qualité de leurs produits du terroir : des fromages très typés, élaborés à partir d’une agriculture «nature». Bien décidés à faire vivre l’économie locale et son patrimoine gastronomique, ils se sont associés pour créer une société coopérative d’intérêt collectif «SCIC» gérée par trois collèges : éleveurs, salariés, consommateurs. Trois longues années ont été nécessaires pour monter le projet.
Un peu plus de 3 000 fromages/jour
Les banques ont été un peu réticentes au départ pour financer l’entreprise : la construction d’un bâtiment, l’acquisition d’équipements et les besoins en fonds de roulement. Soit au total, un peu plus de 2 millions d’euros. Elles ont été finalement convaincues par la motivation des porteurs du projet qui ont investi près de 200 000 € de capital social. Cela a été complété par 166 472 € collectés près de 533 contributeurs inscrits sur une plate-forme de financement participatif, et l’appoint des quatre clubs d’investisseurs pour une gestion alternative et locale de l’épargne solidaire (Cigales). La laiterie est prévue pour traiter environ 5000 l par jour (environ 2 millions de lait par an) nécessaires pour fabriquer quotidiennement 3000 fromages onctueux et goûtés « made in Poitou ». Cinq salariés ont été recrutés dans un premier temps. Une dizaine d’autres pourraient les rejoindre si tout marche bien.
A lire aussi sur le même sujet, l’article du numéro mensuel Entraid’ de décembre 2017, consacré à laiterie Cant’Avey’Lot. Si vous n’êtes pas abonné et que vous souhaitez recevoir la revue, cliquez ici.