Bien s’organiser pour moissonner demande une réflexion approfondie. « C’est tout d’abord la demande d’adhésion d’un agriculteur qui pouvait apporter une centaine d’hectares de plus qui a poussé la réflexion du renouvellement des moissonneuses de la cuma », se souvient le responsable d’activité. « Nous avions également deux machines de 2009 sur lesquelles la question du remplacement pouvait se poser », ajoute le président. Jusqu’ici, la cuma la Pas Sans Peine disposait de trois moissonneuses-batteuses conventionnelles. Cela permettait de satisfaire plusieurs adhérents en même temps. Cela offrait, de plus, la possibilité de ramasser les 700 ha de céréales dans une fenêtre de temps assez courte. En revanche, cela impliquait des besoins de main-d’œuvre assez importants. Il fallait en effet deux personnes par machine pour se relayer sur l’entretien journalier et la conduite.
Un choix pas si évident
Plusieurs hypothèses se sont alors dessinées. Il a fallu toutefois tenir compte de la demande d’avoir une machine avec un bon débit pour la personne qui amenait les 100 ha. Faut-il vendre deux machines et en racheter deux en gardant la troisième en dépannage ? Ou au contraire, faut-il vendre les trois pour en acheter deux ? Ou bien encore, va-t-on garder une bonne qualité de paille avec des machines à rotor ? Telles étaient les questions.
Un choix s’est finalement dégagé avec l’appui du conseiller machinisme de la fdcuma. Ce dernier a présenté les performances de chaque catégorie de machine. Il a également procédé à des études économiques. Depuis la campagne 2021, les 800 ha des 25 adhérents à l’activité ne se font plus qu’avec deux moissonneuses, dont une non conventionnelle.
Une organisation à trouver
Un saisonnier vient épauler le responsable, son adjoint et le salarié de la cuma dans la conduite et l’entretien de la machine. Une réunion tous les vendredis matin permet de planifier les chantiers. Ensuite, un point, le mardi matin, permet de réajuster si besoin. « Ces réunions offre aussi à chacun la possibilité de s’exprimer sur ce qui va et ne va pas afin de réagir le plus rapidement possible », constate le président.
Cette année, la moisson s’est exclusivement déroulée de nuit pour éviter les incendies et préserver la paille. Le premier chauffeur commençait à 20 h jusqu’à 4 h du matin, et le second prenait le relais jusqu’à midi. L’entretien journalier se faisait ensuite le matin, quand l’humidité devenait trop importante. « Nous réalisons tout l’entretien à deux par machine, ce qui permet d’être efficace et de ne rien oublier », confie le responsable. Les adhérents peuvent également compter, s’ils le souhaitent, sur deux bennes et une vis de la cuma (facturées à part) qui suivent chaque machine pour pouvoir faire face au débit de chantier.
Il y a encore des pistes d’amélioration mais, après deux campagnes, les adhérents semblent satisfaits. Les doutes du départ s’estompent peu à peu. « Nous mettons toujours 10 jours pour moissonner le plus gros des céréales à paille et le tarif à l’hectare est quasi identique », ajoute le président. « Le guidage, la coupe à fond variable et le capteur d’humidité sont des options qui nous permettent d’être plus performants, mais il faudra également continuer de s’adapter à la météo et à l’évolution des structures », conclut le responsable.
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