Les épandeurs ou distributeurs d’engrais en cuma sont très majoritairement des appareils portés à double disque. En revanche, la fourchette de capacité est relativement étendue, et les appareils classiques coexistent avec des épandeurs à pesée et Dpa. Les échantillons dont nous disposons ne distinguent pas les capacités, mais séparent les types d’équipement. Ainsi, dans les régions Centre Limousin et Poitou-Charentes, les épandeurs simples reviennent à 2,19 €/ha, pour 654 ha/an, soit 1 288 €/an. Ceux avec pesée grimpent à 3,38 €/ha, pour 891 ha/an, soit 2 693 €/an. La différence de coût s’explique naturellement par le prix d’achat, plus que du simple au double. Elle est compensée par une meilleure efficience de l’engrais et un plus grand confort de travail.
A la surface ou au tonnage
Dans le Nord-Est, les chiffres sont un peu inférieurs, notamment en raison d’un amortissement plus long d’un an, mais la hiérarchie demeure. Les épandeurs sans pesée coûtent 1 062 €/an, et ceux avec sont à 2 479 €/an. La diversité des modes de facturation dans ce secteur ne permet pas d’afficher un coût unitaire moyen. En effet, outre la surface travaillée, d’autres critères sont utilisés : tonnage, SAU, parts égales… Dans l’ensemble Centre-Est Méditerranée(2), où le critère du poids épandu domine, les épandeurs tous types confondus affichent 77 t/an, pour un coût unitaire de 10,84 €/t. Dans le Sud-Ouest(3), où on compte à la surface, l’utilisation des épandeurs tous types confondus est moins intensive que dans la première région citée : seulement 257 ha/ an, à 5,60 €/ha.
Un entretien soigné
Les frais d’entretien des épandeurs d’engrais s’avèrent modestes, et concernent surtout le remplacement des pales et plateaux (critère essentiel pour la qualité de répartition au sol). La facture annuelle moyenne va de 66 à 137 € dans les régions déjà citées, pour les appareils simples ou non identifiés. Pour les deux échantillons d’épandeurs à pesée, elle s’élève respectivement à 410 et 245 €/an, pour des âges moyens de 4,4 et
2,8 ans. L’électronique génère sans doute elle aussi quelques pannes ou mises à jour. L’épandeur d’engrais est un matériel très exposé à la corrosion. Il impose de la rigueur de la part des adhérents dans le nettoyage après chantier et le remisage.
Demain la cartographie
Dans les cuma, le chantier d’épandage d’engrais se réalise souvent en solo, mais l’aide d’un collègue pour approvisionner le chantier en engrais peut être utile dans les périodes de pointe (azote au printemps). Le système de pesée et Dpa gagne quant à lui à être mis en œuvre avec un tracteur dédié, pour simplifier et sécuriser les divers branchements nécessaires. Dans le cas contraire, un capteur de vitesse autonome (par Gps) évite d’avoir à équiper tous les tracteurs d’un capteur de roue. Avec le développement de la cartographie aérienne (Farmstar, N-Sensor, drones et autres), les groupes ayant un projet d’investissement commencent à prendre en compte la compatibilité des épandeurs avec la modulation de dose et l’exploitation de cartes d’apport.
Cette rubrique « Références » est réalisée à partir des banques de données sur les prix de revient des matériels, fournies par les fédérations départementales et régionales de cuma. Les chiffres sont arrondis.
(1) Bourgogne, Lorraine, Champagne-Ardenne, Haute-Normandie, Picardie (2) Auvergne, Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Rhône-Alpes (3) Aquitaine, Midi-Pyrénées
