A Sévérac-le-Château, deux cuma, celle de Sévérac et celle de Bellas, cohabitent sur la même commune. Plus de 100 adhérents pour l’une, une soixantaine pour l’autre. Cette dualité, issue d’une histoire ancienne, s’inscrit désormais dans une complémentarité, appuyée sur une habitude de travail partagé. Qui se traduit, grâce à des adhésions croisées, à la mutualisation des moyens matériels et humains et à une organisation bien rodée, par une réelle optimisation des chantiers. En témoignent particulièrement, dans une région à l’élevage ovin largement dominant, les chantiers de curage des bergeries et d’épandage.
Si la cuma de Sévérac est aujourd’hui surtout équipée pour le travail du sol, avec cinq tracteurs, celle de Bellas s’est prioritairement axée sur le matériel d’élevage : sortie du fumier, levage, épandage. Deux petits groupes de Sévérac conservent cependant en propre une activité épandage. L’idée générale réside dans la volonté d’offrir un service à la carte.
«Le principe repose sur la possibilité d’utiliser au choix l’un ou l’autre matériel, tracteur, épandeur, télescopique, benne, avec ou sans l’un des salariés-chauffeurs des deux cuma, ou l’ensemble. Mais dans tous les cas, la facturation s’effectue ligne par ligne, à l’heure pour les chauffeurs, les tracteurs, les télescopique, à l’Ugb pour les épandeurs», indique Bertrand Deltour, président de la cuma de Sévérac.
Regroupement par secteur
Un système qui autorise un maximum de souplesse. Avec un matériel renouvelé régulièrement, bien entretenu dans un hangar-atelier partagé, et performant. A l’exemple des deux épandeurs Jeantil, avec hérissons verticaux et DPA, qui ont intégré le parc de Bellas en 2015 et 2016 dans le cadre d’un renouvellement. La garantie d’une régularité dans l’épandage et d’un bon émiettage, souligne Bertrand Deltour : «Quelque soit la puissance du tracteur, on est assuré de mettre la bonne dose.»
15€ à la journée
La gestion du service, avec un responsable par télescopique, un responsable pour l’ensemble des épandeurs de Bellas et un responsable pour les six salariés des deux cuma, s’effectue sans problème, «même si c’est un peu bousculé à l’automne», reconnaît Bertrand Deltour. La mise en place d’un forfait de 15€ à la journée, pour éviter une trop longue immobilisation du matériel, et des chantiers regroupant sur un même secteur plusieurs exploitations, permet de rationaliser le fonctionnement. Le curage des bergeries obéit aux mêmes principes, avec la même efficacité.
Arnaud Gély, vice-président de la cuma de Sévérac, en témoigne : «En mobilisant un télescopique et un chauffeur de la cuma de Bellas, mon tracteur personnel, plus un tracteur, deux bennes et un salarié de la cuma de Sévérac, j’ai pu sortir en une journée plus de 300 m3 de fumier, stocké sur des parcelles à 5 kilomètres.»
Des moyens bien adaptés
Cuma de Sévérac :
- 6 tracteurs de 130 à 270 ch
- 4 épandeurs Rolland
- 9 bennes
- 2 salariés
Cuma de Bellas :
- 4 télescopiques
- 4 épandeurs (2 Rolland et Jeantil avec DPA)
- 12 bennes
- 4 salariés
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