Dans le Cantal, les périodes de chantier peuvent varier sensiblement selon que l’on se situe à un endroit ou un autre du département. Ce décalage, on l’observe notamment entre deux territoires situés à 80km l’un de l’autre, soumis à des périodes d’ensilage très différentes. D’un côté Prunet, 700m d’altitude, au sud d’Aurillac en plein cœur de la Châtaigneraie. De l’autre, Chaudes-Aigues, 1.000m d’altitude, à la bordure du Parc naturel régional de l’Aubrac. Une période d’ensilage menée à la mi-mai pour les uns, pour des chantiers conduits à partir de début juin pour les autres. C’est à partir de ce constat que la cuma de l’Aubrac et la cuma des Quatre routes se sont entendues pour une intercuma autour de l’utilisation d’une ensileuse automotrice.
La question du renouvellement d’une ensileuse d’un côté…
«À la création de la cuma des Quatre routes en 1974, nous avions un décalage dans l’ensilage au sein même de la cuma entre Puycapel et Prunet. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, conséquence de l’évolution climatique», explique Philippe Venzac, installé en gaec à Puycapel en agriculture biologique en polyculture-élevage (bovins-lait, une dizaine de salers et 113ha de SAU).
Du fait du changement des systèmes d’exploitation, la cuma constatait également une baisse d’activité pour les ensilages. Et, au moment de l’amortissement de l’une des deux ensileuses de la structure, la question du renouvellement s’est posée. Faut-il investir dans une nouvelle ensileuse au risque de ne pas avoir assez de chantiers à honorer?
…et une solution à trouver de l’autre
À l’autre bout du département, la cuma de l’Aubrac se trouvait, au même moment, dans l’embarras. Elle avait deux ensileuses vétustes, dont l’approvisionnement en pièces devenait compliqué. «J’ai commencé à chercher une solution alternative. C’est la fdcuma qui m’a soufflé l’idée d’un échange avec la cuma des Quatre routes», explique Stéphane Raynal, installé à Anterrieux sur une surface de 110ha pour 70vêlages.
«Ce sont les besoins de chacune des deux cuma qui nous ont amenés à cette solution, nous n’avions pas les moyens d’acheter une automotrice et eux n’avaient pas assez de chantiers pour renouveler la leur.» Un choix intelligent pour les deux parties. D’autant plus que la cuma de l’Aubrac est en train de se diversifier sur des matériels forestiers afin de répondre toujours mieux à la demande de ses 70adhérents.
L’ensileuse en intercuma, LA solution
Avec un bon dix jours de décalage entre la fin de la période d’ensilage d’un côté et le début de l’autre, la solution clé en main et un test concluant a été réalisé l’année dernière. «Nous avons 130ha à ensiler, ce qui se fait en six jours environ», note Stéphane Raynal. Si l’année dernière, l’ensileuse a été conduite par un adhérent des Quatre routes, «l’idée est de former une personne sur place pour les années à venir», précise encore l’agriculteur. Un fonctionnement en bonne intelligence, «nous nous sommes mis d’accord sur une date, pas sur un nombre d’heures précis», détaille Philippe Venzac.
Ainsi, en remplacement d’une de leurs deux ensileuses, la cuma des Quatre routes a donc investi dans une automotrice flambant neuve. Pour ce qui est des modalités purement techniques, la cuma de l’Aubrac cotise directement en tant qu’adhérente auprès de la cuma des Quatre routes. Les chantiers d’ensilage sont donc directement refacturés à la cuma de l’Aubrac et tous les adhérents ont ensilé dans les temps.
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