Lors de la revente d’un déchaumeur, les concessionnaires tentent d’évaluer l’outil selon plusieurs critères. Il y a d’abord ceux techniques avec la marque du déchaumeur, le modèle, l’année de construction, mais aussi le type d’outil. « S’il est équipé de disques, on va d’abord regarder la sécurité apportée aux disques, explique Alexandre Marchadier, commercial pour la concession Centrale Garage dans la Vienne. Certains, qui ont des boudins élastomères, auront moins de valeur que ceux équipés de ressorts comme les déchaumeurs Grégoire et Besson ou de queues-de-cochon comme ceux d’Agrisem. » Ces derniers seront plus lourds, mais aussi plus fiables et donc plus robustes. Pour évaluer le prix de rachat du déchaumeur, les commerciaux vont aussi prendre en compte l’état ou la qualité de certaines pièces, comme le diamètre du roulement. Plus il sera élevé, plus l’outil sera solide.
Prix de rachat du déchaumeur : les pièces d’usure sous toutes les coutures
« Je regarde également les bras des disques, souligne le commercial. Si le bras soutient un seul disque, l’outil est plus souple et, encore une fois, plus résistant aux chocs que s’il en porte deux. » Les options retenues, le nombre de rangs, de disques et le type de rouleaux viennent jouer sur le prix de reprise. La taille de l’engin viendra également déterminer le prix de rachat du déchaumeur. Mais attention, celle-ci va dépendre des secteurs de revente. « Selon les territoires, la taille idéale de déchaumeur ne sera pas la même, précise-t-il. Toutefois, on remarque que les outils très larges, de 8 à 12 m se vendront moins cher que ceux avec des tailles plus classiques. »
En effet, peu d’agriculteurs peuvent investir dans des outils de cette largeur, la loi de l’offre et de la demande restent la base des négociations. Même tendance pour « un déchaumeur de 4 m de deux rangées, qui sera moins valorisé qu’un déchaumeur de 3,5 m avec trois rangées. »
La loi de l’offre et de la demande
L’aspect réglementaire doit aussi être pris en compte, avec l’homologation du matériel. « Pour ceux portés ou semi-portés, il y a une obligation d’avoir une carte grise, annonce le concessionnaire. Sans cela, nous ne pouvons ni acheter, ni revendre l’outil. » Mais il ne faut pas oublier l’état général et l’usure des pièces. « Il y a l’usure normale que nous prenons en compte et que nous évaluons pour la remise en état des pièces, indique Alexandre Marchadier. Il y a celle anormale qui peut être plus pénalisante. Cependant, si les pièces sont usées à moins de 50 %, cela ne va pas changer beaucoup le prix de revente. »
Plus le matériel est revendu vite, plus il aura de la valeur. Certains agriculteurs remettent même en état leur outil avant de revendre. Une stratégie qu’il faut étudier économiquement et au cas par cas. Les agriculteurs cherchent actuellement des outils polyvalents et robustes. La tendance du marché est la deuxième grosse composante de l’estimation du prix de revente d’un outil de travail du sol. Celui-ci dépend de la demande et de l’offre. Sur ce point, la marque est déterminante. « Chaque marque a sa réputation et les utilisateurs se fondent sur ces notions, note le commercial. Bien ou moins bien entretenu, finalement, c’est la marque et la demande du produit qui prend le dessus. »
Les outils très larges de 8 à 12 m se vendront moins cher que ceux avec des tailles plus classiques
Il ne faut pas non plus oublier les offres commerciales qui peuvent booster le prix de revente ou réduire le prix d’achat d’un autre matériel. L’équilibre achat/revente est également à prendre en compte. Un outil très demandé en ce moment peut néanmoins être totalement ignoré quelques années plus tard. À l’image des cover crop actuellement : « La grosse tendance du moment est de se débarrasser de son cover crop pour acheter un déchaumeur à disques indépendants et relativement gros, illustre Alexandre Marchadier. Les agriculteurs cherchent un outil plus polyvalent, plus facile à régler et à utiliser. » Il est donc facile d’imaginer les valeurs de ces outils de travail du sol, avec un déchaumeur ayant plus de valeur qu’un cover crop un peu boudé par les cultivateurs.
Et concernant le prix de rachat des déchaumeurs à dents ?
Pour les déchaumeurs à dents, la logique d’estimation est assez similaire à celles pour les outils à disques. La marque, le modèle, l’année et le type d’outil seront pris en compte. À cette liste s’ajoute le type de sécurité des dents. Si elles sont équipées de ressorts ou sont hydrauliques, la valeur variera. L’état du châssis et l’usure du matériel font aussi nuancer les valeurs. La longueur des dents est aussi une composante du prix à prendre en compte. Car les utilisateurs ont tendance à vouloir acquérir des outils polyvalents. Cependant, le marché reste demandeur des déchaumeurs à dents. Malgré l’été sec que nous venons de vivre, « le matériel suit l’évolution de l’agriculture mais aussi les tendances, avoue Alexandre Marchadier, commercial pour la concession Centrale Garage dans la Vienne. Le changement climatique en est une composante. »
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