Malgré le fort développement des groupes de fauche de grande largeur, une part importante des surfaces demeure fauchée par une machine à une seule unité de coupe. Pour étudier le coût d’un chantier de fauche, nous avons choisi une faucheuse à plat, de type portée arrière, et d’une largeur de travail de 4 m. Achetée 15 000 €, on l’utilisera durant une période de 8 ans, à raison de 250 ha/an. Pour l’animer : un tracteur de 150 ch coûtant 20,90 €/h pour 600 h/an, hors carburant. Avec un taux de charge moteur de 35 %, il consomme 10,4 l/h d’un GNR à 1,15 €/l. Enfin, on estime la main-d’œuvre à 24 €/h.
Évaluation du coût d’un chantier de fauche avec une faucheuse portée de 4 m
Le tracteur coûte autant que la faucheuse
Sur ces bases, le chantier complet se chiffre à 40,30 €/ha, et à 27,70 €/ha hors conduite. La main d’œuvre constitue le premier poste, 31 % du total, suivie à quasi égalité par le tracteur, 27 %, et la faucheuse, 26 %. Le carburant représente quant à lui 16 %. D’autre part, concernant la faucheuse, la décote devance l’entretien, avec respectivement 13 % et 10 % du chantier total.
Le niveau d’utilisation choisi, 250 ha/an, est relativement élevé. On se place en conditions favorables à la pousse de l’herbe, avec un groupe bien organisé. Si les conditions font qu’il se limite par exemple à 150 ha/an, la faucheuse elle-même coûte 40 % de plus, et le chantier passe de 40,30 à 48,30 €/ha. Soit 20 % de plus. A l’inverse, en poussant un peu les curseurs et en atteignant une utilisation de 300 ha/an, la faucheuse descendrait à 9,30 €/ha, pour un chantier complet à 39,20 €/ha.
Le débit a un effet indéniable sur le coût du chantier de fauche
Autre facteur de variation du coût final : le débit de chantier. Avec les trois-quarts du coût total qui dépendent du temps passé, l’effet est forcément palpable. Nous avons retenu une valeur de 1,9 ha/h. Elle peut sembler basse par rapport à des valeurs à dire d’expert employées notamment dans les barèmes d’entraide, qui annoncent 3 ha/h. Pourtant, elle résulte de mesures de terrain issues de boîtiers connectés, effectuées sur une quinzaine de chantiers de cuma entre 2 et 45 ha (hors déplacements) totalisant 151 hectares d’activité.
Si les conditions de fauche se font défavorables, fourrage versé, parcellaire irrégulier rendement élevé et qu’on perd 20% de débit, le coût de chantier passe de 27,70 à 32,30 €/ha pour le matériel, et de 40,30 à 48,30 €/ha tout compris, soit +20%. C’était d’ailleurs le cas dans le chantier ayant servi à établir notre référence, avec un seigle bien développé.
Dans l’autre sens, avec 20 % de débit en plus si les conditions s’avèrent meilleures, le coût des machines descend à 24,70 €/ha, et celui du total, conduite comprise, à 35,10 €/ha, soit -13%.
Enfin, avec un débit de chantier de 3 ha/h, le matériel ne coûte plus que 21,40 €/ha et le total du chantier, 29,40 €/ha. Mais si cette performance est gagnée uniquement par la vitesse d’avancement, il est probable que les frais d’entretien standards retenus vont s’en trouver accrus.
La question du carburant
Et pour terminer cette analyse, voyons l’effet du prix du GNR, sachant que ce poste de charge connaît des hauts et des bas. A un niveau de 1,15 €/l, il pèse pour 16% du coût total du chantier. Une différence de 0,15 €/l sur la facture de carburant se traduit par 0,80 €/ha en fin de chantier. Soit la somme non négligeable de 200 € pour la cuma sur une saison de 250 ha.
Utilisation annuelle de la faucheuse
Sur le graphique ci-dessous, une analyse de l’intensité d’utilisation de la faucheuse. On peut observer que les courbes varient en fonction de la façon dont machine est utilisée : que ce soit sur un chantier avec ou sans main d’œuvre ou en tant que machine seule.
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