Crises agricoles et Big data ?
Comment éviter le hold-up sur les données
Sommes-nous à la veille d’un hold-up des data agricoles et comment l’éviter ? C’était le thème de la conférence «Agridatadays» organisé par «le Village by CA» lors du Sima le 27 février. Pour que les data aient une valeur, elles doivent être agrégées ensemble, mais «comment, par qui, lesquelles, pour quelle valeur et quelle gouvernance» autant de questions posées par Jérémie Wainstain, fondateur et dirigeant de la start-up «The Green Data».
«L’innovation en agriculture a toujours été à l’origine des transformations de la société, et cela depuis la Mésopotamie. A l’image des ‘enclosures’ qui ont permis à l’agriculture de tirer profit de la révolution industrielle à la fin du XIXème siècle, il faut voir le numérique comme un atout», estime Gérald Santucci, de la DG Connect à la Commission Européenne.
L’Internet des objets «Internet of things ou IOT» est devenu selon lui le «fil conducteur» de l’innovation actuelle et pour longtemps avec «25 milliards de choses connectées demain». Pour l’Europe, c’est un formidable atout économique, puisqu’en 2015, la valeur des données européennes représentaient pas moins de 272 Md €.
La protection des données : non négociable
Au niveau agricole, la propriété des données pose déjà question. A l’image de ces farmers américains qui se sont vu refuser des prêts au regard des données véhiculées par leurs exploitations. Pour Gérald Santucci, la protection des données est non négociable; pour autant, quelle valeur ont-elles si elles ne sont pas agglomérées ensemble ? Pour le Bruxellois, la solution réside dans la répartition des coûts et des bénéfices du partage des données, une aubaine pour les entreprises et la société.
Le numérique peut apporter une aide considérable aux agriculteurs vis-à-vis des défis qui se présentent à eux. Une meilleure prévisibilité pour un gain environnemental et économique. Le président de l’Irstea, Jean Marie Bournigal, est favorable à la mise en place d’un portail public pour rendre accessibles les données publiques. «L’enjeu étant de s’en servir à bon escient et pas contre eux», précise-t-il.
La place du collaboratif
L’ «Api-Agro» mis en place par l’Acta est une plateforme d’innovation numérique mise en place par les instituts techniques. Elle a pour vocation l’agrégation de données et la collaboration via une interface. «L’idée est de relier des données multi-sources afin de fournir un service», indique Mehdi Sine, directeur numérique de l’Acta.
Au-delà de la donnée ou data, de leur agrégation et de leur partage, il est avant tout indispensable pour les intervenants de cet «Agridatadays» que les agriculteurs s’emparent des nouvelles technologies pour «que les données arrivent et que les services se créent».