Derrière les masques, un sourire. Car 2020 restera l’année où les cuma de l’Ouest ont franchi un cap. Elles emploient désormais plus de 1.000 permanents. Dans une activité toujours en croissance, puisque les 247 M€ de chiffre d’affaires et les investissements (167 M€) maintiennent les indicateurs vers la hausse, la courbe des emplois dans les cuma de l’Ouest retient l’attention. En effet, elle révèle une tendance, déjà identifiée ces dernières années par les experts, et à laquelle les cuma répondent aujourd’hui.
emplois dans les cuma de l’Ouest : 2 405 groupes qui embauchent
Laurent Guernion caricature: «Des emplois en cuma, il y en a depuis aussi longtemps qu’il existe des des cuma.» Cependant, la logique évolue. «Il y a une trentaine d’années, les études montraient que le coût d’un salarié était largement compensé.» Car à la clef se trouvaient des potentiels d’activité supplémentaires, des économies sur l’entretien… En particulier pour mener leurs automoteurs de récolte, les cuma embauchaient ainsi des chauffeurs spécialisés, par la même occasion elles compressaient les coûts de l’activité.
De l’amélioration des prix et de la qualité du service, à une réponses aux nouvelles demandes
Mais «depuis une dizaine d’années», une nouvelle dimension s’ajoute dans les politiques de recrutement. Les groupes les décident de plus en plus comme une réponse à la demande directe de leurs adhérents. «Les agriculteurs cherchent à déléguer des travaux», poursuit le président de la Frcuma Ouest à l’occasion de l’assemblée générale de la structure, le 18 février. Ainsi se développent dans les campagnes les prestations complètes de cuma.
Tout n’est pas simple dans cette aventure. Mais si les responsables du réseau constatent les difficultés des groupes à recruter sur d’autres postes, mécanicien ou chef d’équipe par exemple, la tension est moindre sur les postes de chauffeur. «Globalement, les cuma parviennent à pourvoir ces postes», répondent leurs représentants devant la presse. Pour autant, l’exigence s’accroit aussi sur ces missions, au regard de la complexité du matériel, de la technicité attendue… Et le réseau y apporte des solutions. Le desherbage mécanique l’illustre.
De l’accompagnement et des encouragements
‘Desherb’méca’ est le titre d’un des nombreux projets qui mobilisent l’équipe de la fédération. Derrière l’ambition de déployer ces pratiques dans les groupes, ce projet se concrétise notamment avec 2 temps forts. Il y a d’une part part l’événement désherb’innov(1). Le second prend la forme de formations destinées aux chauffeurs de cuma. «Une première session a eu lieu en Bretagne», présente Aurélie Garcia-Velasco, chargée de mission Frcuma Ouest. «Il y a eu 17 participants» qui ont encore rendez-vous pour un retour post-saison.
Sur les 2 400 cuma qui maillent le territoire, toutes ne se sont pas engagées dans cette voie, loin de là. Certaines s’interrogent. Le réseau leur apporte des réponses. Aux autres, il apporte même des questionnements. En effet, une dernière version du guide prix de revient est fraichement sortie des rotatives. Elle intègre pour la première fois une partie ‘chantier complet’. Le responsable du Maine-et-Loire Philippe Levron illustre: «On y voit par exemple que les cuma peuvent faucher 4 ou 6 ha/h, pour 30 et 40 €/ha», grâce aux matériels de grande largeur et à leurs chauffeurs. Et comme pour les 70 fiches ‘matériel’, une des vocations du support est de déclencher des réflexions de projets dans les groupes.
(1) Programmé en rendez-vous présentiel le 10 juin 2021 dans le secteur de Vitré (35)