La cuma tire son nom de la contraction entre les noms des deux communes fondatrices en 1986: Les Grands Chézeaux et St-Georges-Les-Landes. Avec une dizaine d’adhérents à la création, la cuma en compte aujourd’hui une soixantaine. Elle réalise un chiffre d’affaires d’environ 100.000 euros qui a doublé en 10 ans. Le groupe s’est formé autour de petits matériels d’entretien et a opté rapidement pour l’acquisition d’un tracteur et de tous les outils de récolte d’herbe, en voies humide et sèche. Cette offre de services lui a conféré une attractivité certaine dans le secteur.
C’est aussi la première cuma du département à avoir mis en place un salarié avec un véhicule-atelier. Gilbert Aucharles qui a longtemps été le responsable des chantiers d’ensilage, confie: «Nous avons toujours pensé qu’il était plus facile de faire d’un bon mécano, un chauffeur convenable que le contraire.» C’est ainsi que l’option a été prise par les éleveurs de déléguer au salarié le plus possible de tâches d’entretien des matériels de la cuma, mais aussi de ceux des adhérents. Cette stratégie a permis de conserver le salarié à temps plein pendant plus de 20 ans, jusqu’à sa retraite en 2015, et même un peu plus… La question de son remplacement a été anticipée de longue date mais les aspects réglementaires ont retardé le projet.
Une cuma identifiée et reconnue
En 2000, la cuma obtenait, de la commune des Grands Chézeaux, la vente d’un terrain situé dans le bourg, à des conditions très préférentielles. Les relations avec la municipalité ont toujours été excellentes. Le maire est systématiquement invité et présent aux travaux en assemblée générale. En 2007, la construction du bâtiment a pu commencer, sans aides publiques. Lionel Aumasson, président de la cuma depuis 2005 et administrateur de longue date, a également porté un projet citoyen de parc éolien sur le secteur. A l’instar de la cuma de Rilhac-Lastours et de celle des Monts de Blond, il explique: «Mes convictions m’ont logiquement conduit à engager une réflexion collective autour de la problématique énergétique dans notre campagne. Les conditions de vent semblaient favorables, le sens de l’Histoire nous obligeait à explorer cette voie et j’ai proposé au conseil d’administration que la cuma soit le support de départ du projet. Nous avons engagé un travail transversal de réunion de tous les acteurs locaux. Malgré les difficultés (sic: quelques opposants), ce projet est tout à fait exaltant.»
Initié depuis près de 10 ans, le projet regroupe une soixantaine de partenaires de tous ordres. Là aussi, la coopérative a prouvé son dynamisme aussi bien en interne que vis-à-vis de l’extérieur.
Pensez formation Pour Lionel Aumasson: «Notre longue expérience nous a permis de gagner du temps sur un recrutement. Cependant, le départ du salarié et de ses compétences acquises nous a forcé à tout remettre à plat. Et si apprendre sur le tas est possible, nous restons demandeurs de formations pour ces salariés qui interviennent pour le compte de plusieurs exploitations avec des besoins très diversifiés. Il nous semble qu’une formation suivie sur le long terme est indispensable.» Guillaume Reynaud, le nouveau salarié de la cuma, note un point d’organisation non négligeable: «La cuma me met à disposition sur une base minimum d’une demi-journée – moins de temps rendrait l’organisation catastrophique – et des échanges sont en cours pour passer à une journée complète. Par ailleurs, j’apprécie aussi que les adhérents appellent le responsable pour la planification ou autre chose et non le salarié. Ils sont bien disciplinés.» |
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