La production laitière ne plus fait plus guère recette dans certaines régions tentées davantage par la céréaliculture. En conséquence, le nombre d’exploitations laitières dégringole…
Le bassin de production picto-charentais fait partie de ces régions confrontées à une baisse sévère des installations laitières. L’agrandissement des troupeaux caprins et bovins ne compense pas la diminution des points de collecte. Le volume collecté dans l’AOP Charentes-Poitou (Vendée, Deux-Sèvres, Vienne, Charente, Charente-Maritime) est en recul: 1.314.067 (klitres) en 2014, 1.221.667 en 2015, 1.149.665 en 2016.
A terme, si la tendance devait à se poursuivre, c’est toute une filière qui serait fragilisée. Le maintien de tous les outils de transformation en place risquerait alors de devenir compliqué.
Prise de contacts
Quelques laiteries «historiques» sont pourtant ancrées depuis des lustres dans cette région: laiterie coopérative de Pamplie, coopérative laitière de La Sèvre, laiterie de Montaigu… Et le fameux beurre AOP Charentes-Poitou jouit d’une incontestable notoriété…
Dans ce contexte laitier quelque peu déprimant, l’Association Centrales de Laiteries des Coopératives de Charentes et de Poitou a organisé, pendant trois jours, à l’intention d’une délégation agricole hollandaise, un circuit de visites de fermes laitières à céder. Les organisateurs espèrent séduire les acquéreurs potentiels de ce pays petit par la taille mais grand du point de vue de son dynamisme laitier.
Les responsables de l’ACLCCP ont des atouts à faire valoir. D’abord, les prix du foncier qui, malgré leur hausse régulière, demeurent ici sans commune mesure avec les prix pratiqués là-bas qui peuvent culminer jusqu’à 100.000 €/ha! D’autre part, les contraintes environnementales existantes qui restent en-deçà des normes de pollution de plus en plus draconiennes aux Pays-Bas. Ainsi, la question des plans d’épandage se pose avec moins d’acuité. Enfin, le climat et la richesse culturelle du territoire qui offrent un attrait supplémentaire pour ces migrants économiques, généralement entreprenants…
D’abord garantir un revenu!
Cette opération de mise en relation a suscité toutefois l’irritation du syndicat JA des Deux-Sèvres qui s’émeut de cette situation. Il rappelle que le manque de rémunération des producteurs laitiers constitue le premier obstacle au renouvellement des générations de producteurs.
Cette réaction s’explique par le niveau de revenu des producteurs laitiers ces dernières années. Des revenus jugés trop aléatoires et insuffisants par rapport au nombre élevé d’heures de travail que requiert cette production.
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