Principale contrainte : les noix, qui tombent en même temps, ont tendance à se salir au sol. Avec l’interdiction d’apporter du chlore pour les laver, ces fruits à terre sont moins bien valorisés. Conséquence : tous les adhérents ont besoin de récolter en même temps.
Philippe Maillard, président de la Cuma de Pinsac
« Nous avions au départ une récolteuse pour 9 adhérents, sur environ 70ha. Ça ne nous coûtait pas cher, mais c’était une vraie galère en termes d’organisation. Il y a 4 ans nous avons divisé le groupe par deux et acheté une machine supplémentaire. L’un des groupes a une station de lavage en commun et l’autre partage seulement la récolteuse. Ça nous coûte plus cher qu’avant, mais on ramasse beaucoup mieux, et nous sommes bien mieux équipés que si nous étions en « individuel ». Sur la récolteuse seule nous facturons 60€/h, soit environ 180€/ha, chauffeur inclus. Sur la station de lavage il y a peu de contrainte d’organisation : nous sommes suréquipés donc c’est très performant. »
Hervé Daraquy, président de la Cuma Loubéjou Noix
« Nous avons un tracteur et un secoueur en Cuma, sur lesquels nous sommes 7 adhérents. Nous avons le projet de renouveler le tracteur pour avoir une cabine fermée (en lien avec les nids de frelons asiatiques), l’équiper d’un balai à l’avant pour éviter de passer deux fois sur les parcelles pour nettoyer puis récolter, et enfin un aérateur de sols pour nos vergers enherbés. La récolteuse est en copropriété. Pour le secoueur, nous ne facturons 60 ct/noyer, soit environ 60€/ha en verger traditionnel (100 pieds/ha environ). En termes d’organisation, le balai va sérieusement améliorer la disponibilité des matériels. »
Ludovic Chabeaux, responsable matériel à la Cuma de Loubressac
« L’activité « noix » s’est développée il y a 5 ans, attirant des adhérents d’autres Cuma. Nous facturons à la fois à la tonne engagée (ou récoltée si c’est plus) et au temps-rotor, soit 200€/tonne (les adhérents conduisent) et 20€/heure-rotor. L’organisation des chantiers est un casse-tête. Ce qui nous faudrait, c’est un chauffeur, car étant éleveurs, la machine ne tourne pas tôt le matin par exemple. Cela dit nous avons un groupe de 4 adhérents qui sont proches les uns des autres et qui échangent secoueuse et ramasseuse de manière souple, ça fonctionne bien pour eux. Nous n’avons pas de contrainte particulière sur la ligne de lavage mobile.
Patrice Vacher et Eric Barras, Cuma Lo Cocal/Coopérative Val Causse
« Les « spécialisés », ceux qui ont de grandes surfaces, n’ont pas besoin des Cuma. Les autres, en revanche, font de belles économies en mutualisant. La Cuma Lo Cocal travaille main dans la main avec la coopérative Val Causse. Le siège est à Souillac mais les 5 ramasseuses sont gérées par des groupes d’agriculteurs des Cuma cantonales. Elles sont amorties, nous ne facturons plus que sur le fonctionnement, entre 50 et 100€/h. »
Des chiffres!
Les données chiffrées de cet article sont issues d’une enquête de la Chambre d’agriculture du Lot et de fiches technico-économiques sur des données 2013, auxquelles ont collaboré les Chambres du Lot, du Tarn-et-Garonne ainsi que le CER France Lot. Ces données sont consultables dans le document « Chiffres repères nuciculture ».