Un éleveur, un smartphone et deux automates

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Un éleveur, un smartphone et deux automates

Quinze minutes par jour suffisent à la consultation des données du robot.

Exploitant lait en individuel, Jean-Christophe Chupin a fait le choix de l'automatisation. Pour alléger son temps de travail et diminuer les coûts, il est passé au "zéro papier".

Après 10 ans au contrôle laitier de la Mayenne, Jean-Christophe Chupin s’est installé sur une exploitation laitière de manière individuelle. Pour optimiser son temps de travail et aussi parce que les innovations technologiques le séduisent, il fait le choix d’un robot de traite et d’une table d’alimentation automatique : des investissements intégrés en 2014 dans un nouveau bâtiment de 62 logettes avec matelas. D’une largeur d’1,20 m, le tapis permet de gagner de l’espace et donc de limiter les frais de maçonnerie et de charpente : il contribue au coût peu élevé du bâtiment, à 5 700 €/place.

auge mécanisée

L’auge mécanisée de 24 m de long permet d’avoir un bâtiment compact, donc moins coûteux.

Temps d’astreinte réduit

Jean-Christophe emploie 30 minutes par jour à préparer la ration et à la verser en bout de tapis. A l’aide d’une chaîne tractée par un moteur, le tapis se déroule ensuite entre les deux rangées de vaches. Il n’est pas nécessaire de repousser le fourrage dans la journée. Quant au robot, il réduit le temps d’astreinte et apporte de la souplesse à l’organisation du travail. Le temps de travail est également maîtrisé par le système 100% lisier qui évite les manipulations liées à récolte et à la distribution de paille. Ce choix permet en outre de limiter l’investissement pour le stockage des déjections à une fosse géomembrane.

Réactivité renforcée

Chaque jour, Jean-Christophe consacre 15 mn à consulter les données du robot : niveau de production, temps de rumination, critères de qualité du lait (comptage cellulaire, TB, TP), ainsi que les données relatives à l’activité fournies par l’accéléromètre du collier, afin de détecter les chaleurs. Le temps de rumination est utile pour repérer les problèmes métaboliques. Quant au comptage cellulaire, il permet de détecter les débuts de mammites. L’éleveur est ainsi très réactif dans les soins aux animaux et améliore l’efficacité des traitements.

la ration mélangée et la table d'alimentation automatique

Maïs, enrubannage d’herbe, tourteaux de colza et de cacao : la ration mélangée est distribuée automatiquement.

A l’automne dernier, pour diminuer son coût alimentaire, il est passé progressivement de 100 à 20 kg de concentré « VL 3 l. » par jour au robot, en contrôlant au quotidien les performances des vaches. « Aujourd’hui, elles valorisent mieux la ration de base et sont en meilleure santé. Auparavant, elles étaient probablement en subacidose. Je pense aussi que l’auge mécanisée contribue à réduire le gaspillage. »

Zéro papier

Jean-Christophe gère son troupeau en zéro papier. Sur son smartphone, il utilise l’application Smart’Pilot pour consulter et saisir les informations. Certaines arrivent automatiquement via les organismes partenaires de l’outil (centre d’insémination, contrôle laitier, GDS, chambre d’agriculture). Ce qui manque encore aujourd’hui : la compilation avec les données du robot, même si un premier pas a été fait avec le logiciel Val’Rob.

Jean-Christophe Chupin, éleveur

Jean-Christophe Chupin, malgré un système optimisé, a encore un temps d’astreinte de 4h/jour.

Bientôt, l’éleveur passera également au zéro papier pour la gestion de son poulailler de 400m2 et le pilotage de ses cultures avec de nouvelles applications comme Mes Parcelles.

Chiffres clés de l'exploitation

•1 associé
•63 ha dont 30 ha de prairies, 23 ha de maïs, 10 ha de blé
•58 Prim’Holstein
•530 000 l de lait (TB=45 g/l et TP=34,5 g/l) + volailles label
•Coût de production hors MSA : 386 €/1000 l
•Coût robot : 120 000 €
•Coût auge mécanisée : 16 000 €


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