Présenté avec le ministère de l’Agriculture, ce quatrième plan national sur le loup, dénoncé par les représentants des éleveurs lors de la concertation fin 2017, a été mis en ligne sur le site du ministère de l’Écologie.
Le public a jusqu’au 29 janvier pour déposer des observations.
« Le gouvernement se fixe un double objectif : le premier c’est assurer la viabilité, pour l’instant incertaine, de l’espèce sur notre territoire. C’est un objectif non négociable », a dit Nicolas Hulot dans une vidéo sur Twitter. « Le nombre actuel -360loups, bientôt sans doute 400- est encore insuffisant et nous visons au moins 500 avant la fin du quinquennat, conformément à nos engagements pour la biodiversité », a-t-il souligné.
Protection des éleveurs et des troupeaux
« Le deuxième objectif, à parité avec le premier, est la protection des éleveurs et troupeaux« , a-t-il ajouté, évoquant une « priorité absolue » dans « le renforcement des mesures de protection ». Le plan prévoit, par exemple, des aides à la protection (gardiennage, chiens, parcs, analyses de vulnérabilité…), la création d’un observatoire des mesures de protection et d’un accompagnement technique, la mise en place d’une filière de qualité pour les chiens de protection…
Limitation des prélèvements
S’agissant du nombre de « prélèvements » (abattages) de loups autorisés chaque année, il se base sur les préconisations scientifiques: qu’ils ne dépassent pas 10% de la population. « Cela signifie limiter les prélèvements de loups à 40 individus en 2018. Ce n’est pas idéal mais c’est un chiffre stable alors que la population croît de 10% », a souligné M. Hulot. « La situation biologique de l’espèce permet des prélèvements d’individus afin de prévenir les dommages importants aux troupeaux. Cette possibilité doit être utilisée dans un cadre raisonné », note le plan, qui appelle à mieux évaluer l’efficacité de ces interventions.
Concernant l’indemnisation des éleveurs victimes d’attaques (3,2M€ ont été accordés en 2016, soit +60% depuis 2013), elle sera désormais soumise à la mise en place préalable de mesures de protection, autre motif de mécontentement des éleveurs.
Ce « principe doit être appliqué de manière progressive et adaptée » à chaque cas, souligne le plan. Espèce protégée, le loup, disparu depuis les années 1930, est revenu par l’Italie à partir de 1992. Notamment présent dans les Alpes, il a tué près de 10.000brebis en 2016.
« On ne peut exiger des pays africains qu’ils protègent leurs lions si, nous-mêmes, en France, on n’est pas capable de cohabiter avec le loup et l’ours. (…) C’est un défi de civilisation que propose de relever ce plan », fait valoir Nicolas Hulot.