« Cette guerre n’est pas gagnée, je veux que nous en soyons tous conscients, mais nous avons fait un bon pas », a déclaré le ministre devant les éleveurs et représentants de la Fédération nationale porcine (FNP) réunis en congrès dans les Côtes-d’Armor, premier département français producteur de porc.
« Il ne faut pas baisser la garde, et aujourd’hui on baisse trop la garde. La garde, les Belges la baissent. Les sangliers se rapprochent et on doit remobiliser nos amis chasseurs en Meurthe-et-Moselle », a indiqué Didier Guillaume, rappelant que 700 sangliers avaient été contrôlés positifs à cette maladie en Belgique.
Onze kilomètres sont encore à clôturer à la frontière franco-belge, entre la Meuse et les Ardennes, où une barrière de plus de 110 km a été construite et une zone blanche vidée de tout sanglier pour prévenir la contamination.
La peste porcine africaine est une maladie hémorragique virale dont le taux de mortalité est proche de 100%, mais qui n’est pas transmissible à l’homme.
Exportation de porc bloquée
Elle se propage notamment via les sangliers et la faune sauvage, privant le pays où elle est détectée de son « statut indemne », ce qui empêche quasi-automatiquement l’exportation de viande de porc.
« Évidemment il ne faudrait pas avoir un seul cas en France », a ajouté le ministre, qui travaille parallèlement avec les autorités bruxelloises pour obtenir une « régionalisation », c’est-à-dire faire en sorte que si un sanglier contaminé était retrouvé dans un département, cela ne bloque pas les exportations de produits porcins issus d’autres régions, notamment vers la Chine.
A propos des États généraux de l’alimentation (EGA), lancés par la filière pour répondre à la grave crise qu’a connue l’agriculture française en 2015 et 2016, le ministre a reconnu que « le compte n’y était pas ». « L’argent n’est pas retombé dans les cours des fermes », a-t-il déclaré, soulignant qu’il n’y aurait « pas le droit à l’erreur » lors des prochaines négociations commerciales annuelles entre distributeurs, industriels et producteurs.
Concernant « l’agri-bashing », qui a beaucoup occupé les discussions de la matinée, il a estimé que la lutte contre ce phénomène était « indispensable », rappelant que des consignes de sévérité avaient été adressées aux procureurs par la ministre de la Justice en cas d’intrusions dans des élevages.